BRAZZAVILLE, 09 OCT (ACI) – La ministre de la Jeunesse et de l’éducation civique, Mme Destinée Hermella Doukaga, a relevé, le 8 octobre à Brazzaville, l’importance du rapport du dividende démographique au Congo dans l’élaboration des politiques publiques ciblées pour une capture effective du plein potentiel des jeunes, afin d’atteindre les Objectifs du développement durable (Odd) sur les questions de la jeunesse.
Au cours de la présentation du premier profil du dividende démographique du Congo par l’équipe technique national, elle a fait savoir que ce rapport va fournir aux décideurs la matière, en vue d’anticiper l’avenir et non de le subir, d’investir dans la santé, l’entreprenariat et l’emploi, l’éducation et la gouvernance afin d’en tirer profit pour les décennies à venir.
Le dividende démographique est la croissance économique accélérée qui peut être générée par une baisse soutenue des taux de fécondité et de mortalité d’un pays, suivie d’une modification progressive de la structure par âge de la population.
Le document y relatif est un outil de travail et de plaidoyer qui présente une analyse détaillée de la demande sociale liée à la jeunesse et quelques orientations sur les domaines d’investissements clé à considérer en faveur des jeunes pour une capture effective de leur plein potentiel. Il définit les axes qui permettent de mieux exploiter et valoriser le potentiel de croissance et de développement socio-économique que représente la couche juvénile, a-t-on appris.
Pour Mme Doukaga, le dividende démographique est l’avantage qui peut se dégager pour un pays jouissant d’une proportionnelle relativement importante de sa population en âge de travailler, en raison de la baisse du taux de fécondité. Ainsi, elle a souligné la nécessité pour un pays d’investir dans la santé de sa population, son éducation, sa formation et son autonomisation à travers l’action publique et l’engagement du secteur privé.
La demande sociale liée à la jeunesse, avant 36 ans, représente 35,5% du Pib, contre un pourcentage de 2,7% du Pib dû à la vieillesse à partir de 58 ans et plus. Le surplus du revenu généré par les personnes actives dont l’âge se situe entre 36 et 57 ans est encore insuffisant, soit 1,7% du Pib, pour couvrir la demande sociale totale estimée à 36,4% du Pib.
De son côté, le représentant du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), M. Mohamed Lemine Salem Ould Moujtaba, a notifié que les Congolais continuent à consommer plus qu’ils ne produisent en moyenne jusqu’à 36 ans, tandis qu’ils retombent dans la dépendance socio-économique à 58 ans. L’objectif commun sera d’allonger la durée de l’âge productif pour aller au-delà de 20 ans, comme cela apparaît dans le contexte de cette analyse réalisée selon l’approche des comptes des transferts nationaux, a-t-il poursuivi.
De même, M. Mohamed Lemine Salem Ould Moujtaba a indiqué que le 5ème recensement général de la population et de l’habitation (Rgph-5) est une opportunité clé pour avoir des données fiables et actualisées nécessaires à l’évaluation du prochain profil du dividende démographique. En outre, il a pris l’engagement d’œuvrer au côté du gouvernement et de tous les autres partenaires techniques pour tirer profit du potentiel des jeunes.
Aujourd’hui, le Congo a compris que le dividende démographique est un facteur de croissance et de développement socioéconomique, comme le stipule l’agenda 2063 de l’Union africaine (Ua) et l’agenda 2030 auquel sont adossés les Odd, a rappelé M. Mohamed Lemine Salem Ould Moujtaba.
Il ressort de ce rapport qu’il s’agisse de la production utilisée par la méthode des comptes de transferts nationaux ou d’autres méthodes, l’envergure du dividende démographique dépend directement de la maîtrise de l’indice de fécondité et des investissements massifs qu’on peut mettre dans le capital humain en créant des emplois décents et sur un environnement qui attire l’épargne et favorise l’investissement étranger afin d’en tirer profit.
La présentation du premier profil du dividende démographique du Congo a été faite en présence des ministres de l’Enseignement supérieur et de l’Enseignement technique et professionnel, du maire de Brazzaville et des secrétaires des Conseils consultatifs. (ACI)