BRAZZAVILLE, 20 JAN (ACI) – Une table ronde sera organisée le 19 mars prochain à Brazzaville, en vue de présenter et de mobiliser près de 20 milliards d’euros auprès des partenaires multilatéraux et bilatéraux pour le financement des projets d’infrastructures de transport en Afrique centrale, a annoncé, le 16 janvier dernier à la commune de Kintélé (nord de Brazzaville), le ministre de l’Aménagement, de l’équipement du territoire et des grands travaux, M. Jean Jacques Bouya.
Il a fait cette annonce au cours d’une conférence de presse qu’il a organisée en compagnie de la secrétaire générale adjointe de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), Mme Marie-Thérèse Mfoula, et du représentant local de la Banque africaine de développement (Bad), M. Antoine-Marie Tioye, prélude à cette table ronde.
Ce rendez-vous de haut niveau, dont les projets d’infrastructures de transport ont fait l’objet d’études techniques avancées, sera placé sous le haut patronage du Président de la République du Congo, M. Denis Sassou-N’Guesso. Il connaîtra la participation des gouvernements de la République centrafricaine (Rca), du Congo, de la République démocratique du Congo(Rdc), du Tchad et des représentants de la Ceeac.
Au cours des assises, trois projets phares, subdivisés en 12 sous-projets, seront présentés et réalisés entre 2020 et 2029. Il s’agit du projet de construction pont route-rails sur le fleuve-Congo, entre Brazzaville et Kinshasa ; du projet de construction et de mise à niveau de la route Ouesso-Bangui-Ndjamena, et du projet d’aménagement fluvial et portuaire sur le fleuve Congo et ses affluents, notamment l’Oubangui et la Sangha, a fait savoir M. Bouya.
Initiée avec le soutien de la Banque africaine de développement(Bad), cette table ronde aura également pour objectif la mobilisation de 2,5 milliards d’euros pour une première phase d’investissement prioritaire (Pip 2020-2024), en vue de la poursuite des efforts fournis par les pays membres de la sous-région, véritable carrefour des principaux échanges commerciaux du continent, pour développer les routes et les transports.
Malgré d’importants progrès enregistrés ces dernières années, l’Afrique centrale arrive toujours grande dernière au classement des pays africains les mieux équipés en infrastructures routières, à peine 8% du réseau routier total. Le même résultat est constaté en ce qui concerne le bitumage des routes. Seulement 2,2% des axes routiers sont goudronnés dans la sous-région, a-t-on souligné.
Ces projets, a rappelé M. Bouya, entrent dans le cadre de l’adoption, en janvier 2004 par les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Afrique centrale, du plan directeur consensuel de transport en Afrique centrale. Celui-ci stipule que les pays de la sous-région se sont lancés dans la réalisation d’un vaste réseau d’infrastructures visant la densification des infrastructures et l’amélioration surtout de l’interconnexion de la région Afrique centrale.
«Au niveau de la région Afrique centrale, nous avons cette ambition de connecter la région aux autres communautés économiques régionales limitrophes, notamment vers l’Afrique australe, l’Afrique de l’ouest et au-delà. Dans cette ambition, interconnecter les capitales des Etats membres par des routes bitumées, puis développer l’ensemble des modes de transports, c’est-à-dire le transport multimodal pour faciliter l’accès des pays enclavés aux ports maritimes de la région», a-t-il déclaré.
Selon lui, il s’agira également de renforcer les marchés régionaux, de stimuler le commerce intra-africain qui permettra de réduire les coûts de production et des transactions, afin d’améliorer la compétitivité des pays d’Afrique centrale sur le marché régional, continental et même mondial. (ACI/Blanchard Boté)