BRAZZAVILLE, 18 JUIL (ACI) – La croissance économique de l’Afrique centrale a été révisée à -2,5% en 2020 dans la version le plus optimiste, soit une perte de 6,1 points de pourcentage, et à -4,3% dans le cas le plus pessimiste, soit une perte de 7,8 points, rapporte un communiqué de presse de la Banque africaine de développement (Bad).
Selon les «Perspectives économiques en Afrique centrale 2020» de cette institution financière, présentées en visioconférence le 16 juillet dernier, les prévisions de croissance de la sous-région ont été revues à la baisse en raison de la pandémie de la Covid-19.
L’absence de diversification des économies, la faiblesse du capital humain, le manque d’emplois décents et de compétences appropriées sont des défis majeurs pour l’Afrique centrale, souligne le document.
Pour le directeur général Afrique centrale par intérim de la Bad, M. Solomane Koné, plusieurs facteurs expliquent ce renversement de situation, car ces projections sont négativement impactées par des facteurs externes liés entre autres à la baisse de la croissance mondiale et aux réductions des investissements.
Au niveau interne, a-t-il précisé, ces projections sont influencées par l’insécurité et l’instabilité politique, les problèmes de gouvernance économique, de déséquilibres macroéconomiques et du manque de diversification économique.
L’Afrique centrale a été touchée par la crise à travers cinq canaux essentiels, à savoir la baisse des prix des matières premières, la chute des recettes touristiques, la baisse des investissements directs et les difficultés dans le secteur financier, a fait savoir le directeur du département des économies‑pays de la Bad, M. Emmanuel Pinto Moreira.
«Lorsqu’il y a une crise, il y a aussi des opportunités, et la région peut profiter de cette situation pour renforcer son système de santé, maintenir la stabilité macroéconomique, renforcer l’intégration, qui est une nécessité, et investir dans le capital humain », a-t-il dit.
Pour réduire les impacts liés à ces projections, la Bad recommande la mise en œuvre des programmes de développement des compétences et des capacités nouvelles adaptées aux réalités économiques qui s’appuient sur les deux piliers principaux du capital humain, en l’occurrence l’éducation et la formation, ainsi que la santé et la protection sociale.
En outre, la Bad appelle les États à prendre des mesures sanitaires et économiques appropriées pour contenir la pandémie, consolider la paix, la sécurité et la stabilité, et renforcer la gouvernance économique en poursuivant les efforts d’assainissement du cadre macroéconomique et du climat des affaires.
Ces mesures visent aussi à investir dans les infrastructures et améliorer la mobilisation des ressources intérieures, ajoute l’institution financière, invitant ainsi les pays de la sous-région à juguler les effets du changement climatique et à développer le capital humain.
Pour sa part, le président de la commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), M. Daniel Ona Ondo, a fait un plaidoyer pour la prise en compte de tous les pays dans les appuis et initiatives engagés par les partenaires techniques et financiers.
En 2019, l’Afrique centrale a enregistré un taux de croissance de 2,8%, contre 3,2% pour la moyenne continentale. L’an dernier, les principaux indicateurs macroéconomiques de la région se sont améliorés, dont une inflation de 2,6 %, la plus faible de toutes les régions ; un solde budgétaire excédentaire de 0,5 % du Pib et un déficit de la balance courante de 1,9% du Pib, soit la meilleure performance du continent, rappelle le communiqué de presse. (ACI/Grace Dinzebi)
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