BRAZZAVILLE, 16 JUIL (ACI) – L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a appelé, le 16 juillet à Brazzaville, à un meilleur accès à la détection, au dépistage et aux soins de Covid-19 pour les populations vulnérables confrontées aux conséquences des conflits prolongés et des urgences humanitaires en Afrique, rapporte un communiqué de presse de cette institution onusienne parvenu à l’Aci.
Au cours d’une conférence de presse virtuelle, organisée en collaboration avec le Forum économique mondial, la directrice régionale de l’Oms, le Dr Rebecca Matshidiso Moeti, a souligné que la Covid-19 a exacerbé les problèmes humanitaires existants, notamment en ce qui concerne l’accès aux services de santé dans de nombreux pays de la Région.
«Avec la pandémie, nous avons vu certaines opérations humanitaires retardées en raison des confinements, des couvre-feux et des restrictions de mouvement du personnel et des fournitures indispensables à la réponse au Covid-19», a-t-elle indiqué.
Selon le communiqué de presse, l’Afrique subsaharienne abrite plus de 26 % des réfugiés du monde. Des conflits de longue durée dans des régions comme le Sahel ont entraîné la fermeture des structures de santé et la fuite des travailleurs de la santé. Au Burkina Faso, 110 structures sanitaires ont été fermées à cause de l’insécurité, tandis que les services ont été interrompus dans 186 autres, laissant environ 1,5 million de personnes sans soins de santé adéquats. Dans le centre et le nord du Mali, les services de santé ont été paralysés par des attaques persistantes. Rien qu’en 2019, 18 attaques contre des centres de santé ont été signalées. Depuis le début de l’année, un centre de santé a été attaqué.
A cet effet, l’Oms a exhorté la communauté humanitaire et les États membres à accroître leur soutien aux millions de personnes qui ont un besoin urgent d’assistance dans la Région. « Si nous ne renforçons pas les services de santé, notamment les tests, la recherche, l’isolement et les soins aux personnes vivant déjà dans des situations précaires et des camps de déplacés, le Covid-19 pourrait déclencher une tragédie sans précédent », a déclaré le Dr Moeti.
Lors de cette conférence de presse, l’Oms a formulé des recommandations sur l’adaptation des mesures d’atténuation des effets de Covid-19 dans les camps ou dans des cadres similaires, en préconisant des dépistages sanitaires pour les personnes arrivant dans des sites collectifs et des centres d’isolement temporaire pour les cas suspects. Sur ce, elle a suggéré que les activités telles que la distribution de nourriture ou l’éducation soient ajustées pour limiter les rassemblements de masse et renforcer la prévention et la lutte contre l’infection.
A ce propos, l’Oms travaille avec le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr) et d’autres partenaires opérationnels, en vue de sensibiliser les populations vulnérables au Covid-19, de distribuer des fournitures médicales et de mettre en place des mesures préventives telles que des stations de lavage des mains. De même, des efforts sont également en cours pour renforcer la surveillance, former les travailleurs de la santé, établir des centres de télémédecine, tester et soigner les personnes qui contractent la maladie.
Cette conférence de presse a connu la participation du ministre de la Santé et de la Population de la République centrafricaine, Dr Pierre Somse, du directeur régional pour l’Afrique du Comité international de la Croix-Rouge, M. Patrick Youssef, et le réfugié sud-soudanais vivant dans le camp de Dadaab au Kenya, M. Adhieu Achuil Dhieu Kueth. (ACI)