BRAZZAVILLE/LE CAIRE, 30 JUIL (ACI) – Les infections à la Covid-19 en Afrique vont dépasser le million de cas dans les prochains jours par rapport à l’accélération du nombre de nouveaux cas ayant augmenté de 50 % au cours des 14 derniers jours, contrairement à la quinzaine précédente qui a enregistré 889.457 cas et 18.806 décès, indique un communiqué de presse de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) parvenu à l’Agence congolaise de l’information (Aci).
Ces statistiques ont été données dans ce communiqué de presse qui fait état du point de presse en ligne donné par la directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique, le Dr Rebecca Matshidiso Moeti, et le directeur régional de l’Oms pour la méditerranée orientale, le Dr Ahmed Salim Saif Al-Mandhari, sur les questions liées à la Covid-19 en Afrique.
Selon ce document, l’Algérie, l’Égypte, le Ghana, le Nigeria et l’Afrique du Sud représentent environ 75 % des cas cumulés de Covid-19. A elle seule, L’Afrique du Sud compte environ la moitié du total des cas sur le continent. En tout, 4.376 nouveaux de décès ont été enregistrés au cours des 14 derniers jours, ce qui correspond à une augmentation de 22 % par rapport aux deux semaines précédentes.
Ce document indique également que sept pays de l’Afrique subsaharienne, ayant précédemment imposé des mesures de confinement et qui ont actuellement commencé à les assouplir, ont connu une hausse de 20 % du nombre de cas au cours des deux dernières semaines. Certains pays comme la République du Congo et le Maroc ont dû remettre en place les mesures de confinement partiel en raison de l’augmentation du nombre de cas.
Bien que les infections soient en augmentation sur le continent, la tendance est variable. Neuf pays de l’Afrique subsaharienne ont signalé une baisse du nombre de cas au cours des trois dernières semaines. Le Gabon et la Mauritanie ont fait des progrès significatifs. À Djibouti et en Tunisie, très peu de cas ont été signalés au cours des dernières semaines, la majorité de cas étant importée. En Égypte, deuxième pays le plus peuplé du continent et l’un des pays les plus touchés par la pandémie, une diminution du nombre de cas a été observée au cours des cinq dernières semaines.
« Le virus s’est répandu à partir des grandes villes et s’est étendu aux contrées éloignées. Les pays doivent garder le cap et décentraliser d’urgence leurs principaux services d’intervention. Nous pouvons encore empêcher la Covid-19 d’atteindre son plein essor, mais il est temps d’agir », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti.
Selon elle, l’une des plus importantes responsabilités collectives est de protéger les agents de santé de première ligne, qui sont exposés à des risques élevés. Quarante et un pays africains ont signalé près de 14.000 infections chez les agents de santé. Dans 16 pays ayant signalé ces infections au cours du mois dernier, près d’un quart de ces Etats a enregistré une augmentation au cours des deux dernières semaines par rapport à la quinzaine précédente, a-t-elle fait savoir.
Le Dr Matshidiso Moeti a recommandé que les mesures de santé publique tels que les tests, la recherche des contacts, l’isolement et les soins aux patients restent au cœur de la riposte et que soient accentués la prévention des infections par le lavage des mains, la distanciation physique et le port du masque.
En outre, elle s’est inquiétée de la levée des mesures de confinement qui avaient contribué à ralentir la propagation de la Covid-19. « Alors que les frontières commencent à ouvrir à nouveau et que la célébration de la fête islamique de l’Aïd al-Adha, marquée par des rassemblements sociaux et religieux, est prévue pour le vendredi, il est à craindre une propagation du virus, même dans les zones qui ont jusqu’ici été épargnées par la Covid-19, si les précautions nécessaires ne sont pas prises », a-t-elle dit.
Intervenant à cette occasion, le Dr Ahmed Salim Saif Al-Mandhari a relevé un risque accru de transmission en raison des rassemblements sociaux et religieux de masse lors de la fête de l’Aïd Al Adha. « Toute décision de restreindre, modifier, reporter, annuler ou organiser un rassemblement de masse doit être fondée sur une évaluation des risques standardisée et s’inscrire dans le cadre d’une approche globale adoptée par les autorités pour faire face à la pandémie », a-t-il indiqué.
« Nous connaissons des stratégies et avons des outils pour faire face à cette pandémie. Nos agents de santé font tout ce qu’ils peuvent. Nous devons veiller à ce qu’ils disposent d’un approvisionnement fiable en équipements de protection individuelle, en fournitures et en médicaments », a-t-il conclu.
L’Oms soutient les pays à riposter à la Covid-19 en leur fournissant un appui technique et du matériel médical essentiel. Elle a formé à distance plus de 72.000 travailleurs de la santé et a établi des partenariats avec des associations professionnelles régionales et nationales pour renforcer les capacités existantes.
Grâce à un portail d’approvisionnement en ligne, cette institution onusienne, certaines agences des Nations Unies et d’autres partenaires ont également répondu à plus de 650 demandes de matériels essentiels, dont plus de 2.400 concentrateurs d’oxygène pour 47 pays de la Région. (ACI/Dédé Berninie Massamba)