BRAZZAVILLE, 22 JUIN (ACI) – Le Secrétaire général de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf), M. Wamkele Mene, a annoncé, le 21 juin, l’entrée en vigueur de cette zone commerciale en janvier 2021.
Il a fait cette annonce lors d’une interview accordée à Radio France internationale (Rfi), en marge d’un web-séminaire (webinaire) organisé par ‘’Africa Ceo Forum’’ de Jeune Afrique. A cette occasion, M. Wamkele Mene a dit que cette entrée en vigueur aurait eu lieu le 1er juillet prochain, et que le report est dû à l’impact de la pandémie de la Covid-19.
Il a également fait savoir qu’en raison du confinement des économies, le travail pour la mise en route de la zone de libre-échange a pris du retard. « Nous avons perdu du temps en mars et en avril, car les négociations n’ont pas pu avoir lieu. Si nous avions pu les conclure, nous aurions eu tous les outils nécessaires pour mettre en route la Zlecaf. Donc les négociations sont primordiales, et elles doivent être menées à leur terme », a-t-il dit.
Pour M. Wamkele Mene, la concrétisation de la Zlecaf ne serait possible que par la résolution de la question des « règles d’origines » des produits, qui permettront de fixer les barrières tarifaires pour les produits étrangers.
Répondant à la question sur les impacts qu’auront les accords de partenariat économique signés par certains pays africains avec l’Union européenne (Ue) sur la Zlecaf, M. Wamkele Mene a signifié que la structure dont il aura la charge reconnaît tous les accords commerciaux préexistants que les pays auraient pu signer avec leurs partenaires.
« Nous ne pensons pas que ces accords auront un impact, car, comme je l’ai dit, ils sont préexistants à la Zlecaf…. Si une entreprise européenne est présente en Afrique, et si elle y fait actuellement des opérations commerciales selon les modalités définies par les APE, elle continuera à bénéficier de son accès au marché », a-t-il fait entendre.
En outre, il a précisé que si cette entreprise veut commercer dans le cadre de la Zlecaf, il y a un autre cadre légal qui régit cela, et cette dernière sera soumise à des règles différentes. Selon lui, il n’y aura pas d’automaticité de préférence entre les APE et la Zlecaf. « Ce sont deux accords commerciaux différents d’un point de vue légal », a-t-il dit.
Concernant l’impact de la Covid-19 sur l’industrialisation de l’Afrique, le Secrétaire général de la Zlecaf a relevé qu’il y a toujours eu une volonté africaine de renforcer les chaînes de valeur, en vue d’industrialiser le continent. Si l’on regarde les divers documents adoptés par les chefs d’Etat africains, cette volonté est claire, a-t-il ajouté.
« Je pense que ce que cette crise a révélé, c’est qu’il nous faut très rapidement industrialiser nos économies, établir des chaînes de valeur et nous assurer que notre continent soit sur une trajectoire de production de valeur ajoutée. Bien évidemment, cela ne se fera pas en un jour. Ce sera un processus difficile. Mais il faut bien commencer quelque part. Et je pense que la Zlecaf nous donne justement le cadre légal dont nous avons besoin pour commencer à créer ces chaînes de valeur », a notifié M. Wamkele Mene.
S’agissant des possibles barrières tarifaires pour protéger les produits africains de ceux des autres continents, il a spécifié que la Zlecaf ne va pas se déconnecter du marché mondial. « Nous disons simplement que nous avons besoin d’améliorer nos capacités industrielles. Il y a dans tous les pays des produits qu’il faudra continuer à importer. Mais je pense qu’en Afrique, nous sommes plus vulnérables aux besoins d’importation. Il y aura toujours une compétition mondiale dans le domaine des exportations, mais la vraie question concerne notre propre capacité à fabriquer et à développer notre industrie », a-t-il conclu. (ACI)