BRAZZAVILLE, 17 FEV (ACI) – Le premier ministre de la République du Congo, chef du gouvernement, M. Clément Mouamba, a appelé, le 15 février dernier à Brazzaville, les pays africains à renforcer les législations interdisant l’importation de certains produits et équipements dangereux en Afrique.
Le premier ministre a lancé cet appel lors de la cérémonie d’ouverture des travaux du segment ministériel de la 3ème Conférence des parties à la Convention de Bamako, placée sous le thème «Des décisions à l’action : œuvrer pour un avenir sans les dangers des produits chimiques et des déchets en Afrique».
Au Congo, a affirmé M. Mouamba, outre les mesures prises au niveau national, le pays a également plusieurs accords et programmes internationaux mis en place afin de faire face aux risques liés aux produits chimiques et déchets dangereux.
Pour lui, quand on parle des produits chimiques en Afrique, cela renvoie avant tout aux pesticides dont l’usage se généralise dans les procès de travail agricole.
Ces pesticides sont utilisés en Afrique depuis plus de 40 ans, et selon les estimations des experts, le continent détient plus de 27.000 tonnes de stocks de pesticides obsolètes à éliminer, a-t-il indiqué.
Il a notifié que ces produits chimiques, placés au même titre que les déchets électroniques déversés et recyclés en Afrique, constituent une menace sanitaire et environnementale préoccupante pour les populations et la biodiversité.
Intervenant à cette occasion, la ministre du tourisme et de l’environnement du Congo, présidente entrante de la Convention de Bamako, Mme Arlette Soudan-Nonault, a pour sa part précisé que d’autres déchets dangereux, parmi lesquels les polychlorobiphényles ou Pcb en sigle, qui ne peuvent pas être traités au Congo, sont exportés en Europe, à la demande des producteurs ou du notifiant, conformément aux dispositions de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières des déchets dangereux et de leur élimination.
Entre 2018 et 2019, a-t-elle fait savoir, 365,901 tonnes de déchets dangereux, constitués essentiellement de produits chimiques périmés, d’accumulateurs usagés et d’équipements électriques et électroniques, ont été exportés.
S’agissant des Pcb, Mme Soudan-Nonault a fait savoir que le Congo met actuellement en œuvre le projet «Gestion écologiquement rationnelle des substances chimiques organiques de synthèse (Pcb) et leur élimination finale en République du Congo».
Prenant la parole à son tour, le ministre ivoirien du tourisme et du développement durable, président sortant de la Convention de Bamako, M. Joseph Seka Seka, a estimé que la Convention de Bamako est très loin de ses objectifs. Il a souligné que quatre pays seulement ont adhéré à cette convention, portant ainsi à 29 membres sur les 54 Etats africains, soit 53% des pays du continent.
Pour lui, les Etats africains ont la responsabilité collective de sauver et de préserver leur environnement et la planète face aux menaces contre la santé et le bien-être de la population et d’œuvrer en faveur d’une Afrique sans dangers par les produits chimique et les déchets dangereux. (ACI/Blanchard Boté)