CASABLANCA, 12 MARS (ACI) – Le réseau des femmes journalistes d’Afrique, ‘’Les Panafricaines’’, a invité récemment à Casablanca, au Maroc, le comité dudit réseau à prendre en compte toutes les propositions faites par les Panafricaines au cours du forum sur «L’urgence climatique : les médias africains, acteurs du changement», en vue de faire l’objet d’une réflexion approfondie pour leur mise en œuvre.
Cet appel a été lancé au cours des travaux de restitution qui ont permis aux cheffes d’ateliers, accompagnées des experts encadrants, de présenter un plaidoyer en faveur de la thématique qu’elles ont choisi de porter. Soutenus avec des projections de vidéos-témoins, ces plaidoyers ont mis en avant les différentes pistes d’action privilégiées par les participantes du Forum.
A cette occasion, les Panafricaines, réparties en ateliers, ont échangé sur sept sous-thèmes, à savoir «Réussir la transition énergétique de l’Afrique : enjeux et défis», «Les défis d’une gestion rationnelle des ressources hydriques», «L’agriculture durable : une économie verte pour l’Afrique», «Impact sanitaire des changements climatiques, quelle stratégie adopter ?», «Quel développement durable pour les villes africaines ?», «La gestion des déchets, levier décisif de lutte contre les changements climatiques» et «Adaptation aux changements climatiques : les médias acteurs du changement».
Intervenant sur le sous-thème «Réussir la transition énergétique de l’Afrique : enjeux et défis», le coordinateur national de l’alliance pour le climat et le développement durable, M. Abderrahim Ksiri, a déclaré qu’environ un milliard de personnes, soit 13 % de la population mondiale, vit encore sans électricité aujourd’hui. En Afrique, dans les zones rurales, un habitant sur trois n’a pas accès à l’électricité.
Le second sous-thème, «Les défis d’une gestion rationnelle des ressources hydriques», a été animé par le Pr Fouad Amraoui, qui a souligné qu’un tiers de la population africaine, soit 330 millions de personnes, n’a pas accès à l’eau potable. Presque la moitié des Africains souffre de problèmes de santé dus au manque d’eau potable.
Concernant le sous-thème «L’agriculture durable : une économie verte pour l’Afrique», la co-fondatrice du Mouvement Terre et Humanisme au Maroc, Mme Fettouma Djerrari Benabdenbi, a insisté sur le fait que l’agriculture africaine est un secteur vital qui concentre un nombre très important d’emplois directs générateurs de revenus de près de 70 % de la population africaine.
S’agissant du sous-thème «Impact sanitaire des changements climatiques, quelle stratégie adopter ?», le chef de la division Santé environnement au ministère de la Santé, M. Rachid Wahabi, a souligné que le changement climatique impacte directement et indirectement la santé humaine. Cela se manifeste d’une part par les catastrophes naturelles qui engendrent des blessures et des décès, et d’autre part, par la malnutrition et la maladie.
Exposant sur «Quel développement durable pour les villes africaines ?», le conseiller spécial du secrétaire général de ‘’Cités et Gouvernements Unis’’ (Cglu) Africa Climate Task Force, M. Mohamed Nbou, a déclaré que «les villes africaines sont des bassins de problèmes, mais aussi de solutions». Selon lui, dans le monde, les villes consomment actuellement les deux tiers de l’énergie et sont responsables de plus de 70 % des émissions de carbone.
Pour la directrice exécutive de Nipe Fagio, organisation tanzanienne pionnière en matière d’environnement et de gestion des déchets en Tanzanie, Mme Ana Lê Moraes Rocha, la mauvaise gestion des déchets nuit aux populations les plus vulnérables. «Plus de 90 % des déchets brûlés ou déversés dans des décharges sauvages concernent les pays à faible revenu», a-t-elle soutenu.
Le dernier atelier a pris la forme d’un groupe de travail itinérant, dans l’objectif de réunir les différentes propositions émises par les Panafricaines, et réfléchir à leur mise en application de manière effective.
Pour sa part, le président du Réseau marocain des Journalistes en énergie et développement durable, M. Aziz Diouf, a souligné que, quelles que soient les recommandations faites par chacun des ateliers organisés autour de la problématique des changements climatiques, il est essentiel que l’ensemble de ces recommandations fassent l’objet d’une réflexion approfondie dans leur mise en œuvre.
Initié en 2017 par le groupe ‘’2M’’, «Les Panafricaines» est un réseau de femmes journalistes africaines dont les membres sont issus de 54 pays du continent. Ce réseau a pour ambition de contribuer à une plus grande responsabilité des médias africains dans le traitement des questions centrales qui intéressent les opinions publiques du continent. Il s’assigne également comme mission de constituer une véritable force de réflexion et de proposition. (ACI/Nadège Makoubama)