BRAZZAVILLE, 19 FEV (ACI) – La délégation des ministres africains de l’environnement à la Cop3 a sollicité, le 14 février dernier à Brazzaville, le soutien du Sénat auprès des Parlements pour l’opérationnalisation et la mise en œuvre des résolutions de ladite convention.
Au cours d’une séance de travail avec le Sénat, le ministre de l’environnement de la Côte d’Ivoire, M. Joseph Seka-Seka, a souhaité que le Sénat congolais soit leur interprète auprès des autres présidents des Sénats pour que les résolutions arrêtées soient appuyées au plus haut niveau par les politiques.
Au cours de ses différentes réunions, la convention de Bamako a adopté un certain nombre de résolutions qui ne peuvent avoir le poids nécessaire pour leur opérationnalisation susceptible de permettre à l’Afrique de se débarrasser des substances chimiques et déchets dangereux que si le politique apporte son avis.
«Techniquement, nous avons des expertises. Financièrement, il nous faut un appui pour que la convention avance, et politiquement pour que ces résolutions soient crédibles et opérationnelle pour permettre à l’Afrique de cesser d’être la poubelle des pays industrialisés», a-t-il dit.
La convention de Bamako a été mise sur pied afin de permettre à l’Afrique, devenue le dépotoir des substances chimiques et des déchets dangereux issus des pays industrialisés, d’interdire leur entrée sur son sol. A cet effet, les participants à la Cop3 ont décidé d’installer le secrétariat de la convention à Bamako. Par ailleurs, ils ont abordé la question de financement et de contribution des Etats.
A propos de la contribution des Etats, les participants ont réfléchi pour trouver la meilleure formule et permettre à chaque Etat partie d’apporter sa contribution pour financer le fonctionnement de cette convention. «Une telle convention ne peut pas être opérationnelle sans les moyens financiers», a fait savoir M. Seka-Seka.
De même, ils ont adopté une liste exhaustive des substances qui ont déjà fait des milliers de victimes, cela pour le bien-être du continent, de l’environnement et de la santé des populations. Ils ont aussi pris des résolutions pour que les 54 Etats africains ou la majorité d’entre eux puisse adhérer à ladite convention, car depuis sa mise en fonction, seuls 29 Etats y ont adhéré et l’ont ratifiée, a souligné M. Seka-Seka.
Les pays africains ont adhéré à plusieurs conventions internationales sur la gestion de la circulation des déchets dangereux et des substances chimiques à travers le continent. Cependant, celles-ci ne permettent pas à l’Afrique de faire face aux dangers qu’ils représentent.
Notons que pour ces conventions, les pays doivent prendre des dispositions pour contrôler le passage transfrontière de ces déchets. A ce sujet, M. Seka-seka a estimé que l’Afrique n’a pas les moyens technologiques et financiers suffisants pour contrôler leur entrée sur son sol.
De son côté, le président du Sénat, M. Pierre Ngolo, a pris l’engagement de porter le message à l’endroit d’autres chambres parlementaires, afin que le combat de l’exécutif africain soit le combat de tous les parlements africains. «Vous n’avez pas besoin de nous interpeller. Votre combat est le nôtre, vous avez notre soutien et notre appui requis afin que les initiatives et les résolutions que vous prendriez aient un effet sur la vie des citoyens», a-t-il fait entendre.
Poursuivant son propos, M. Ngolo a fait savoir que l’interdiction d’entrée en Afrique de ces produits toxiques est un combat salutaire, car il s’agit de la sécurité et de la santé des citoyens. Le Sénat congolais est sensible à tout ce qui touche la vie des citoyens.
Au cours de la Convention de Bamako Cop3, la ministre du tourisme et de l’environnement du Congo, Mme Arlette Soudan-Nonault, a été nommée présidente de la Cop 3 pour un mandat de deux ans, a-t-on appris. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)
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