BRAZZAVILLE, 16 AOÛT (ACI) – Les participants à l’atelier sous régional du groupe de travail gouvernance forestière de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac) tenu du 9 au 12 août dernier à Brazzaville ont déploré le boycott des bois tropicaux d’Afrique centrale dans le cadre du chantier des Jeux olympiques prévus en 2024 en France.
Selon les participants à cet atelier qui a eu pour objectif de procéder à la relance des activités du groupe de travail gouvernance forestière et à la préparation de la participation de la sous-région au symposium international sur les forets tropicaux, cette initiative émane de la société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), qui s’appuierait sur les exigences environnementales.
Pour les participants, ce boycott aura un impact considérable sur l’économie des pays de la sous-région et sur les conditions de vie des populations locales. A leur avis, il pourra aussi décourager les nombreux efforts considérables consentis par les Etats de l’espace Comifac en matière de gestion durable et de lutte contre le changement climatique.
Face à cette situation, ils ont élaboré et adopté une stratégie de riposte des pays de la Comifac à ce boycott. Cette stratégie comprend, entre autres, la recommandation, à l’endroit du secrétariat exécutif, de saisir les présidents en exercice de la Comifac de la situation dudit boycott, d’initier une mission en France, qui sera conduite par le président en exercice de la Comifac ; suivre et coordonner les actions à entreprendre par les pays, de manière simultanée.
«Nous estimons que cette décision est injuste par rapport au fait que le Bassin du Congo a un taux de déforestation très faible. Nous avons également fait la promotion de la certification forestière dans notre sous-région. Nous avons de grandes surfaces de forêts certifiées. Nous avons fait des efforts considérables en matière de gestion durable des forêts dans notre sous-région. Malgré tous ces efforts, que l’on vienne nous dire aujourd’hui que nous ne pouvons pas importer le bois venant de la sous-région, nous trouvons cela injuste», a déclaré le secrétaire exécutif adjoint, coordonnateur technique de la Comifac, M. Chouaibou Nchoutpouen.
A l’issue des travaux de cet atelier, il a dit que cette rencontre leur a permis de franchir un pas très important pour la dynamisation du groupe de travail gouvernance forestière qui est presque en hibernation depuis 2017.
Au cours de cet atelier, a-t-il notifié, les participants ont revu la lettre de mission de ce groupe de travail et défini une feuille de route claire pour les prochains mois, voire les prochaines années. Lors des travaux, ils ont aussi revu la composition de ce groupe de travail et défini sa cellule de réflexion. Celle-ci comprendra les directeurs en charge des forêts des pays de l’espace Comifac et les membres du secrétariat exécutif, les représentants de la Ceeac, de la société civile et ceux du secteur privé.
Les participants à cet atelier ont également commencé à élaborer le projet qui va soutenir le dialogue entre la Chine et l’Afrique centrale pour la gestion durable des écosystèmes forestiers de cette sous-région et la lutte contre le commerce des ressources forestières issues de sources illégales.
De même, ils ont échangé sur la stratégie d’industrialisation de la filiale bois au niveau de l’Afrique centrale et d’identification de ce que la commission des forets d’Afrique centrale peut faire pour accompagner les pays membres dans cette industrialisation.
Cet atelier s’est tenu grâce à l’appui financier et technique de la coopération allemande à travers le projet Giz d’appui à la Comifac. Cette activité a connu la participation du Burundi, du Congo, de la République démocratique du Congo (Rdc) et du Tchad, a-t-on noté. (ACI/Blanchard Boté)
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