BRAZZAVILLE, 23 AOÛT (ACI) – Les ministres de la santé et les délégués au RC69 ont adopté, le 21 août à Brazzaville, une stratégie visant à mener la Surveillance intégrée des maladies et la riposte (Simr) des pays à un niveau beaucoup plus élevé.
En présentant la stratégie décennale, qui sera lancée en 2020, le directeur régional des urgences par intérim, le Dr Zabulon Yoti, a expliqué que la précédente approche, introduite en 1998, était devenue la pierre angulaire de la surveillance des maladies, de la préparation aux épidémies, de la détection et de la riposte. Cependant, il a dit que les conditions et les contextes ont changé et que la stratégie de la région devrait s’y adapter.
Le Dr Yoti a souligné que plus que jamais, les pays doivent être aussi préparés que possible pour faire face aux urgences sanitaires, expliquant que les expériences et les idées des 21 dernières années de la stratégie précédente étaient à l’origine de la nouvelle approche, en s’appuyant sur ce qui fonctionnait bien et sur les lacunes à combler.
Toutefois, a-t-il indiqué, la modernisation de la stratégie reposait sur de nouveaux développements, notamment des innovations technologiques pour la surveillance des maladies.
Il a précisé que la stratégie était en synergie avec d’autres cadres, tels que le programme de sécurité sanitaire mondiale basée sur les principes de l’approche «Une seule santé», et contribuant au renforcement du système de santé nécessaire à la réalisation de la couverture sanitaire universelle.
La nouvelle stratégie vise à réduire la morbidité, la mortalité, les incapacités et les pertes socio-économiques dues aux épidémies et autres urgences de santé publique. Ses principaux objectifs sont entre autres le renforcement des capacités de détection précoce, de notification, de rapportage et de rétro informations rapides sur les maladies prioritaires ; le renforcement des capacités nationales et locales de confirmation au laboratoire des maladies prioritaires, des événements et des états sanitaires ; et le renforcement de la capacité de préparation et de réponse en cas d’urgence à tous les niveaux.
Cette stratégie définit les étapes et les objectifs que les États membres doivent atteindre d’ici 2024 et 2030. Elle est guidée par les principes d’appropriation par les pays et de leadership, de coordination intersectorielle, de participation communautaire, d’équité, de genre et de financement domestique.
À cette occasion, plus de 28 délégués ont demandé au Secrétariat et à d’autres partenaires de fournir aux États membres le soutien technique et financier nécessaire à sa mise en œuvre.
Pour la présidente de la 69ème session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) pour l’Afrique, Mme Jacqueline Lydia Mikolo, cette stratégie permettra de coordonner les activités de surveillance pour une riposte efficace.
«Le Congo met en place une stratégie de riposte depuis 1988 et nous avons travaillé à mettre en place tous les outils techniques comme le DSS2 qui est outil informatique pour coordonner les activités de surveillance épidémiologique et de riposte. J’aimerais dire que le Congo est parmi les pays qui sont en train de monter un programme avec l’appui de la Banque mondiale, visant à travailler avec les autres Etats dans le cadre de la surveillance épidémiologique de riposte en cas d’épidémie», a-t-elle fait savoir.
Les ministres de la santé et les délégués ont également adopté un plan stratégie pour réduire le double fardeau de la malnutrition dans la région africaine.
Ce plan stratégique vise à renforcer les politiques et les capacités nationales fondées sur des bases factuelles et contient des objectifs à atteindre d’ici 2025. Les interventions prioritaires comprennent le renforcement de la législation et des normes de sécurité des aliments, l’utilisation des mesures fiscales pour encourager les choix alimentaires sains et l’intégration d’actions essentielles en matière de nutrition dans les plateformes de prestation des services de santé. (ACI)
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