BRAZZAVILLE, 20 AOÛT (Aci) – Le Président de la République du Congo, M. Denis Sassou-N’Guesso, a demandé aux pays africains à faire de la réunion du Comité régional de l’Oms une opportunité pour mieux éclairer les décisions et faciliter la prise en compte des questions sanitaires africaines par les instances comme le Conseil exécutif et l’Assemblée mondiale de la santé.

«Les démarches des Etats africains devraient se compléter de l’élan mondial en faveur de la santé pour tous. C’est l’un des meilleurs paris pour l’humanité», a-t-il déclaré à l’ouverture des travaux de la 69ème session du Comité régional de l’Oms pour l’Afrique, le 19 août dans la commune de Kintélé, dans le département du Pool.
Au cours de cette session organisée sur le thème «La couverture sanitaire universelle, ne laissez personne de côté», le Chef de l’Etat congolais a exhorté les Etats africains à prendre activement part à la réunion de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle, prévue le 23 septembre à New-york, en marge de la 74ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (Onu).
«Une nouvelle impulsion est nécessaire à notre action pour une offre vaccinale plus substantielle et mieux structurée, afin qu’elle couvre efficacement les villes et les zones rurales», a-t-il indiqué.
A cette occasion, M. Sassou-N’Guesso a souhaité que les interventions contre le Vih/Sida, la tuberculose, le paludisme, la fièvre hémorragique à virus Ebola et la mortalité infantile soient intensifiées pour intégrer les contraintes nouvelles en termes de prise en charge médicale et de promesses portées par les recherches engagées.
En outre, il a lancé un appel à tous les pays africains pour une ratification rapide du traité instituant l’Agence africaine du médicament, en vue de contrecarrer le phénomène des médicaments contrefaits.
Par ailleurs, le Chef de l’Etat a relevé que le Congo, comme d’autres pays africains, n’échappe pas au fardeau des endémies, des pandémies et aux insuffisances inhérentes au fonctionnement du système de santé. Il a réitéré l’engagement de la République du Congo à perpétrer, durant les prochaines années, la mise à disposition des 12% du budget national au secteur de santé.
Intervenant à cette occasion, le directeur général de l’Oms, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné que de nombreux pays avaient fait des progrès impressionnants dans la prestation des services de santé essentiels au niveau des districts, mais qu’il restait encore de grandes lacunes. Dans les 47 États membres de l’Oms, seulement un tiers de la population a accès aux services de santé essentiels et un tiers seulement peut le faire sans crainte de difficultés financières.
«Le renforcement des soins de santé primaires doit donc être la priorité numéro un pour chaque pays» a-t-il dit. «Le meilleur investissement dans les soins de santé primaires est le capital humain. Les infirmières, les sages-femmes et les agents de santé communautaires sont particulièrement importants pour la prestation des services qui peuvent promouvoir la santé et empêcher les gens d’avoir besoin d’un hôpital», a-t-il ajouté.
Pour sa part, la directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique, le Dr Rébecca Matshidiso Moeti, a souligné que «la stratégie régionale pour la surveillance intégrée de la maladie et la riposte s’appuieront sur l’approche régionale que nous avons adoptée pour renforcer les capacités des pays à se préparer aux flambées épidémiques et aux autres urgences de santé publique, à les prévenir et à y riposter».
Elle a aussi précisé qu’au cours de cette année, l’Oms compte mettre en œuvre le 13ème programme général de travail, dont l’objectif est de créer un impact dans les pays. «Guidés par cette stratégie, nous œuvrerons avec vous sur trois priorités majeures, à savoir l’instauration de la couverture sanitaire universelle, la protection des populations contre les situations d’urgence sanitaires ainsi que la promotion d’une meilleure santé pour toute la population», a-t-elle poursuivi.
De son côté, la ministre de la santé et de la population, Mme Jacqueline Lydia Mikolo, a proposé la mise en place d’une coalition pour la santé entre les différents Etats membres, en vue d’une efficacité efficiente des actions communes dans le domaine de la santé.
Cette 69ème session du Comité régional pour l’Afrique, organisée six ans après celle de 2013 dans la capitale congolaise, a réuni plus de 400 participants, dont les ministres de la santé des 47 Etats membres et les partenaires. (Aci)
Berninie Dédé Massamba
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