BRAZZAVILLE, 13 JUIL (ACI) – Les participants au premier sommet panafricain de haut niveau sur le financement de la lutte contre le Sida et les programmes de santé ont invité, le 12 juillet à Kintélé, les Etats membres de l’Union africaine (Ua) à renforcer l’engagement politique et la responsabilité des investissements destinés à soutenir les systèmes de santé nationaux pour éradiquer les épidémies du Sida, de la tuberculose et du paludisme.
A l’issue de ce sommet, les participants ont formulé plusieurs recommandations à l’endroit des Etats membres de l’Ua, notamment fournir les ressources nationales nécessaires à long terme pour atteindre les objectifs de lutte contre le VIH et les objectifs de santé fondés sur les principes d’inclusivité, de transparence et de responsabilité, avec la pleine participation des communautés et de la société civile.
Ils ont également plaidé en faveur de l’augmentation des investissements nationaux dans la santé, en fonction de la croissance économique et du budget de l’Etat selon les progrès accomplis par rapport aux indicateurs référencés dans le tableau de bord de l’Afrique sur les financements nationaux pour la santé, développé par l’Ua.
Renforcer les mécanismes de contrôle pour obtenir des résultats par pays en utilisant le mandat de voter des budgets pour la santé et s’assurer que les gouvernements augmentent progressivement et efficacement les ressources nationales pour la santé, les programmes communautaires et promouvoir les principes de bonne gouvernance et transparente pour la gestion optimale des fonds, figurent également parmi ces recommandations.
De même, ils ont demandé aux Etats membres de l’Ua de soutenir l’élargissement de l’espace fiscal en renforçant les capacités nationales de gestion des finances publiques et des ministères des finances et autorités fiscales pour améliorer la collecte des impôts et accroître la part des recettes fiscales collectées en pourcentage du Produit intérieur brut (Pib), grâce à une fiscalité générale équitable et efficace.
Les participants ont également encouragé les Gouvernements à analyser systématiquement les coûts futurs des traitements du VIH afin de prévoir à long terme les possibilités de financements nationaux novateurs et la couverture des coûts du VIH par l’assurance santé et la sécurité sociale.
Aussi, ils ont suggéré de lancer un débat sur les avantages et les risques liés à l’investissement dans la production locale des médicaments essentiels, en tenant compte de la Zone de libre-échange continentale (Zlec), des capacités technologiques et réglementaires locales, des possibilités de réduction des coûts et des projections de la demande future en traitements.
Plaider en faveur d’une coopération renforcée entre les secteurs public et privé dans le but de créer des synergies permettant d’accélérer les progrès dans la réalisation des objectifs de santé pour 2020 et 2030 et la couverture santé universelle pour une santé durable, efficace, efficiente et équitable pour tous, fait aussi partie des recommandations.
Les Etats membres de l’Ua doivent lever les barrières juridiques, politiques et pratiques qui entravent l’accès à des services VIH et de la santé compréhensifs. Il s’agira pour eux de promouvoir des politiques basées sur le genre, sans stigmatisation ni discrimination, en faveur des populations vulnérables et marginalisés.
Au terme de cette réunion, les participants ont pris l’engagement de renforcer les capacités des parlementaires et leurs réseaux, en vue d’un suivi efficace des engagements et standards en matière de financements internationaux, de faire le suivi des engagements pris au cours de ce sommet et de veiller à la mise en œuvre progressive et efficace des déclarations de l’Ua, adoptées lors de la 32ème session ordinaire de l’Assemblée des Chefs d’Etat et des Gouvernements de l’Ua en février 2019.
Le premier sommet panafricain a connu la participation des parlementaires, des présidents et membres d’Assemblées régionales et nationales, des présidents et membres des Sénats, des ministres de la santé et des finances, des partenaires techniques et financiers des secteurs privés et de la société civile de l’Afrique. (ACI/ Marlyce Tchibinda Batchi)