BRAZZAVILLE, 23 AOÛT (ACI) – L’épouse du Chef de l’Etat congolais, Mme Antoinette Sassou-N’Guesso, a lancé, le 21 août à Brazzaville, au siège du bureau régional de l’Oms, un appel pour la création d’un fonds dédié à la drépanocytose, basé sur les financements innovants, afin d’assurer à tous les avancées thérapeutiques issues de la recherche.

«J’ose croire que mesdames et messieurs les ministres et leurs experts, nous proposerons dans les mois avenir des pistes novatrices pour lancer et amender ce fonds», a-t-elle insisté au cours de la 69ème session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) pour l’Afrique.
À cette occasion, Mme Sassou-N’Guesso a exhorté tous les Etats concernés à être plus audacieux et à s’appliquer davantage pour reconnaître pleinement cette maladie.
En outre, Elle a mis un accent particulier sur la prévention qui demeure l’une des voies incontournables pour la maîtrise de cette maladie difficilement curable. Pour elle, c’est à travers l’éducation à la santé, par le biais de la sensibilisation médiatique et communautaire, qu’il est possible d’obtenir des résultats encourageants.
«Nous allons renforcer les campagnes de sensibilisation pour que les jeunes qui veulent se marier puissent le faire en toute connaissance de cause», a-t-elle suggéré, souhaitant que la communauté nationale et les partenaires techniques, financiers et internationaux, au premier rang desquels l’Oms, puissent appuyer cet effort de sensibilisation et de lutte contre la stigmatisation.
«Le combat que nous avons initié contribue tant soit peu à réduire dans l’inconscient du collectif congolais, voir africain, la perception négative de cette maladie», a-t-elle ajouté.
De son côté, le sous-secrétaire américain en charge de la santé et de l’action humanitaire, M. Brett Giroir s’est dit prêt à se joindre aux pays africains pour la mise en place d’un parcours pouvant sauver la vie des centaines de milliers d’enfants chaque année et améliorer la qualité et la durée de vie des personnes atteintes de drépanocytose sur les deux continents.
«Nous nous engageons à travailler avec vous, la Banque mondiale, les organisations philanthropiques privées et autres entités pour étendre l’appui financier et en nature pour mettre en œuvre les piliers fondamentaux de ce programme. Je suis ici pour vous rassurer de l’appui des États Unis d’Amérique et de mon engagement personnel pour accélérer ce parcours ensemble», a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, il a demandé que des enquêtes démographiques et sanitaires incluses soient menées sur la drépanocytose pour avoir des informations fiables au niveau national.
Selon lui, ce n’est pas une seule initiative qui va permettre d’aller de l’avant, mais ce sont les engagements, comme celui de la première Dame du Congo, qui vont permettre de réduire la stigmatisation et de mettre en œuvre une couverture sanitaire universelle avec des soins de santé primaires d’une maladie qui sera traitable à l’avenir.
Pour sa part, la directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique, Mme Rébecca Matshidiso Moeti, s’est engagée à collaborer avec les États membres et les partenaires pour renforcer les systèmes de santé permettant de gérer la drépanocytose. «En travaillant ensemble, nous avons une énorme opportunité de nous attaquer à la drépanocytose de manière à servir les communautés et à sauver des vies», a-t-elle exhorté.
Elle a souhaité la mise en place d’un réseau pour cette maladie. «Nous pouvons continuer à apprendre les uns des autres et à partager les meilleures pratiques. Je vous encourage à réfléchir à la manière dont nous pouvons concevoir ce réseau pour obtenir un impact maximal, car au cœur de cette question, il y a la nécessité de renforcer la priorisation nationale de la drépanocytose», a-t-elle souligné.
«Trop souvent, les budgets ne sont pas alloués aux interventions relatives à la drépanocytose. Les pays n’ont pas rassemblé les données à jour et complètes sur la maladie». Cela se traduit par un accès insuffisant au traitement et aux soins, notamment en matière de conseil et de dépistage néonatal», a-t-elle poursuivi.
La drépanocytose touche 120 millions de personnes dans le monde et 66% des personnes touchées vivent dans la région africaine. La stratégie de lutte contre la drépanocytose, mise en place il y a 10 ans pour définir les principales interventions de santé publique, visant à réduire le fardeau de la maladie dans les pays africains, n’a montré aucune progression, a-t-on appris. (ACI)
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