BRAZZAVILLE, 09 MARS (ACI) – Une journée scientifique sur le phénomène ‘’bébés noirs’’ s’est tenue le 6 mars dernier à Brazzaville, en vue d’interpeller le public et les politiques sur la mutualisation et l’intensification des efforts pour trouver des solutions idoines.
Cette journée scientifique a eu pour but d’éclairer la société congolaise, non seulement sur les effets de ce phénomène, mais aussi à proposer par, le biais des chercheurs, des approches de solutions pour son éradication et la réinsertion sociale et professionnelle des jeunes déviants, a indiqué le directeur de cabinet du ministre de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, M. Jean-Claude Boukono.
«Nous sommes sans savoir que ce phénomène ne touche pas seulement les populations des quartiers périphériques des grandes agglomérations de notre pays, mais aussi met à mal nos valeurs sur le vivre-ensemble dans la quiétude et la cohésion sociale, chères au Président de la République», a-t-il souligné.
Pour lui, ce phénomène est la résultante des jeunes désœuvrés qui ont préféré abandonner les valeurs sociales pour se livrer à des actes déviants, semant la terreur dans les quartiers et mettant en danger les paisibles citoyens.
De son côté, le directeur du Centre de recherche et des études en sciences sociales et humaines (Cressh), M. Guy Moussavou, initiateur de cette journée, a mis en évidence les préoccupations de sa structure sur le phénomène ‘’bébé noir’’.
«Ce fléau interpelle les pouvoirs publics, la société civile et toute la société congolaise sur la nécessité de trouver des réponses appropriées pour que règne la quiétude dans l’ensemble des quartiers des grandes agglomérations du pays», a-t-il dit.
Pour sa part, d’après les résultats de son enquête sur ce phénomène, M. Marcel Mambou, agent du Cressh, a énoncé les raisons qui poussent ces jeunes à poser des actes inciviques.
Selon lui, plusieurs raisons font que ces jeunes se lancent dans le banditisme, parmi lesquelles le manque d’affection et la pauvreté des parents, ainsi que le manque de soutien financier auquel sont confrontés de certains orphelins. Il a précisé que la tranche d’âge de ces jeunes varie entre 12 à 17 ans, garçons comme filles.
«Pour arrêter ces actes de banditisme, les ‘’bébés noirs’’ ont demandé aux autorités de les occuper en leur donnant du travail, notamment après des formations, pour leur réinsertion sociale», a dit M. Mambou.
La journée scientifique sur le phénomène ‘’bébés noirs’’ a porté sur plusieurs thèmes, entre autres «L’impact de l’éducation dans le processus de l’éradication du phénomène ‘’bébés noirs’’», «Perspectives de prise en charge psychologique et socioprofessionnelle» et «La pédagogie salésienne comme système préventif à la délinquance juvénile».
Cette journée s’est inscrite dans le prolongement du premier acte, tenu il y a deux ans sur le thème «Le phénomène ‘’bébés noirs’’, causes des manifestations et approches de solutions» a-t-on rappelé. (ACI)