BRAZZAVILLE, 13 SEP (ACI) – Les sociétés Éco-oil, Camaco et l’Etat congolais ont conclu, le 11 septembre dernier à Kintélé, banlieue-nord de Brazzaville, l’accord de signature des statuts de la société mixte Eco-Camaco, en vue de monter des tracteurs dans la Zone économique spéciale (Zes) de Maloukou pour la mécanisation de l’agriculture congolaise et de la sous-région en 2020.
La signature des statuts de la société Eco-Camaco a été paraphée du côté congolais par le ministre d’Etat, ministre de l’économie, de l’industrie et du portefeuille public, M. Gilbert Ondongo. Pour le compte d’Éco-oil, ils ont été signés par son président directeur général, M. Claude Wilfrid Etoka, tandis que M. Cai Jibo a signé le document pour la société Camaco.
Selon les termes de l’accord, l’Etat congolais possède 30% des parts de cette société mixte dénommée ‘’Éco Camaco’, le groupe Éco a également 30% des parts d’actions et la société Camaco, pourvoyeuse de la logistique et de la technologie, en possède 40%.
Éco-Camaco, a-t-on indiqué, va monter 3000 tracteurs par an, destinés à booster l’agriculture, l’un des secteurs priorisés par le gouvernement pour diversifier l’économie congolaise.
A l’issue de cette signature, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et de l’élevage, M. Henri Djombo, s’est dit satisfait de la conclusion de cet accord qui, selon lui, permettra désormais la fabrication des équipements agricoles pour augmenter la production des vivres au pays.
Pour l’instant, a-t-il reconnu, le marché local est très étroit. De ce fait, il va falloir aller au-delà des frontières pour écouler ses produits dans toute l’Afrique centrale, grâce à la zone économique de libre échange africaine (Zleca). «Nous allons être des exportateurs de matériel agricole», a-t-il souligné. Un certain nombre de difficultés que connaissent les paysans congolais vont être levées, a-t-il ajouté.
Pour sa part, le ministre des Zones économiques spéciales (Zes), M. Gilbert Mokoki, a rappelé à cette occasion une recommandation du Chef de l’État pour une agriculture congolaise performante. «Le Président de la République nous a instruit pour résoudre le problème de mécanisation de l’agriculture, en montant des tracteurs sur place afin de les rendre disponibles à ceux qui veulent les acquérir à un bon prix, mais aussi alimenter la sous-région», a-t-il dit.
«Après la signature des statuts créant la société Éco-Camaco, nous sommes venus pour démontrer qu’il ne s’agit pas d’une annonce faite simplement pour les besoins de la cause. C’est un projet qui est déjà réel et visible, avec un prototype de machines qui seront montées dans la zone industrielle de Maloukou», a dit l’administrateur de Camaco, M. Mohamed Samba.
Présentant l’usine de montage desdits tracteurs, il a fait savoir que les premiers engins seront prêts en 2020, puisqu’il s’agira de faire des assemblages. Selon lui, six grands entrepôts sont déjà construits pour le stockage des machines agricoles.
Répondant à la presse, il a dit que ces tracteurs ne sont pas destinés à la société Éco-oil, mais plutôt à la population et au grand marché. Il s’agit d’offrir l’opportunité aux Congolais de s’équiper en machines agricoles pour se lancer dans l’agriculture.
A ce propos, il a précisé que le coût d’achat de ces produits tiendra compte de la bourse du congolais, soulignant qu’il y aura des mesures incitatives pour l’acquisition des tracteurs.
Pour sa part, le maintenancier-machiniste à Éco-Camaco, M. Elie Massamba, a précisé que ces tracteurs de marque Yto auront plusieurs puissances, entre autres celles de 90, de 140 et de 15 chevaux. Ils auront la capacité de faire toutes la préparation des semences, de labourer, de pulvériser et de récolter.
«La marque Yto à des tracteurs en chenillard et en pneumatique», a-t-il précisé, avant de rappeler que la société Camaco, qui représente cette marque, existe depuis 65 ans. (ACI/ Blanchard Boté/Philon Bondenga)
Pour sa part, le ministre des affaires foncières et du domaine public, chargé des relations avec le parlement, M. Pierre Mabiala, rassuré que la question du foncier est en train d’être réglée et ceux, de manière très heureuse pour les paysans, pour l’Etat lui-même et pour les industriels, notamment les investisseurs tant publics que privés.
La question du foncier avec les lois et règlements de la République, a-t-il affirmé, est aujourd’hui bien clarifiée, au point où chacun sait quelle est sa part de terre, notamment les propriétaires terriens avec leurs terres coutumières, l’Etat avec ses réserves foncières.
Sur ce point, a-t-il précisé, n’importe quel investisseur ou industriel devant venir au Congo pour solliciter la terre, qu’elle soit la terre coutumière ou réserve foncière de l’Etat, la question du foncier ne se posera plus parce qu’elle est traitée de façon logique et responsable. (ACI/Blanchard Boté)