BRAZZAVILLE, 19 OCT (ACI) – Le groupement agropastoral de Mindouli (Gapm), dans le département du Pool, a souligné, le 16 octobre à Mindouli, l’importance de ce secteur capable d’améliorer la souveraineté alimentaire et d’aider à l’atteinte de la diversification de l’économie et du développement rural inclusif.
Au cours d’une table ronde avec l’ambassadeur de l’Union européenne (Ue) au Congo, M. Raul Mateus Paula, le Gapm, co-bénéficiaire du projet de structuration des Organismes de la société civile agricole du Pool pour la diversification économique et le développement rural inclusif (Oscagri-Pool), a mis en valeur le métier agropastoral qui est un véritable pôle de développement.
A cette occasion, M. Juvenal Bonaparte Miakarila, a fait savoir que le travail de la terre est un travail noble, vivable et viable au même titre que les métiers de la santé et le journalisme, malgré les divers défis à relever. «Ce travail est un moyen par lequel on peut lutter contre la dépendance alimentaire et le chômage», a-t-il dit.
Par ailleurs, M. Miakarila a fait part de la difficulté d’accès aux financements tant au niveau des organismes européens ou internationaux que locaux. A son avis, cette situation est pire pour le vrai paysan et ce n’est pas le vrai paysan bénéficie des financements.
De son côté, M. Brave Elenga, un jeune stagiaire dans l’élevage, et qui aspire à être un formateur, a invité les jeunes à s’impliquer dans le secteur agropastoral pour aider le pays à atteindre l’autosuffisance alimentaire à l’instar du Cameroun et des pays de l’Afrique de l’Ouest.

De même, M. Benoit Balossa, artisan, membre de l’association ‘’Mampougou’’ et partenaire de l’Ong Gescod et intéressé par la formation des jeunes désœuvrés et démunies, s’est réjoui de l’appui de la formation de monteur de machine, organisée par l’Ue. Cette formation, a-t-il confié, lui a permis d’apprendre à monter la machine à égrainer.
«Aujourd’hui, grâce à l’Ue, nous sommes propriétaires d’une machine pour égrainer, broyer et mélanger le maïs pour obtenir un aliment de bétail complet. Avec cette machine, nous produisons deux à trois tonnes de maïs par heure», a-t-il fait savoir.
Les agriculteurs et les éleveurs de cette localité ont dit leur détermination à valoriser le paysan et à montrer que ce dernier ne peut pas être pris pour un pauvre comme on l’a toujours fait croire. «Le paysan est celui qui répond au besoin vital de l’homme. Il n’est pas au bas de l’échelle», a fait remarquer M. Balossa.
Intervenant à cette occasion, le sous-préfet de Mindouli, M. Francis Hochard Tela, a promis de mettre en place de Petites et moyennes entreprises (Pme) par le biais de l’agriculture. A cet effet, il a demandé aux groupements de fédérer autour des fermes pilotes et des organisations agricoles dénommées cluster, afin de bénéficier des équipements tels que des tracteurs et des broyeurs.
Après avoir pris connaissance des préoccupations des agriculteurs et des éleveurs, M. Paula a félicité et encouragé les paysans pour le concept ‘‘Etre fier d’être paysan’’ qui, selon lui, peut devenir un concept national. «Le Pool va servir d’exemple à tout le pays. Ce concept peut attirer les jeunes, et les fermes pilotes peuvent servir de base pour leur formation», a-t-il dit.
Content de voir autant de jeunes s’intéresser à l’agriculture et à l’élevage, il a souhaité que le changement de mentalité puisse commencer dans les écoles agricoles. Aussi, il a exhorté les groupements à prendre contact avec les bénéficiaires du projet ProManioc, afin de former une chaîne alimentaire et de voir comment développer les techniques agricoles.
Le projet Oscagri-Pool, subventionné par l’Ue à 88,78%, est piloté par l’Ong Gescod, en collaboration avec le Gapm. D’une durée de 48 mois, ce projet vise à consolider les capacités de production, de gestion et de commercialisation des agriculteurs. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)