BRAZZAVILLE, 31 JAN (ACI) – Une bonne gestion des villes doit impliquer les instances gouvernementales, les entreprises et les communautés pour une riposte face aux différents aspects urbanistiques, par le biais d’une démarche intégrée axée sur la durabilité, l’inclusion et la résilience, a indiqué le directeur de cabinet du ministre en charge de l’Aménagement du territoire, M. Benjamin Bantsimba, le 30 janvier à Brazzaville.
Au cours de l’atelier de restitution des résultats intermédiaires ‘‘villes ouvertes’’, il a indiqué que par ce rapprochement structurel, le gouvernement et ses partenaires devront dupliquer les expériences réussies, en vue de l’intensification des extrants à l’instar du pavage à grande échelle des artères des villes, la réalisation d’une cartographie complète du risque climatique dans les quartiers précaires.
Selon M. Bantsimba, l’initiative des ‘‘villes ouvertes en Afrique’’, qui s’impose comme une des solutions aux maux auxquels sont confrontées les villes, est un mode de développement participatif qui vise à inciter les gouvernements locaux, la société civile et le secteur privé à développer conjointement les infrastructures nécessaires à la résilience urbaine.
«Nos villes sont vouées à jouer un rôle crucial dans la croissance de nos pays, afin d’impacter le développement, de participer à la création d’emplois et à l’amélioration du cadre de vie», a-t-il dit, tout en souhaitant une synergie entre le Projet de développement urbain et de restructuration des quartiers précaires (Durquap) et l’initiative ‘‘villes ouvertes’’ menée par la société immergis Cameroun.
De même, il a fait savoir que cette approche participative, impliquant les communautés locales à toutes les phases d’un projet de développement, génère souvent des projets multisectoriels qui aident à cerner les problèmes identifiés par les communautés. «Elle suppose que les participants apprennent au fur et à mesure à prendre des responsabilités afin que les autorités centrales et locales apprennent et acceptent de les leur confier», a poursuivi M. Bantsimba.
De son côté, la responsable du Durquap au niveau de la Banque mondiale (Bm), Mme Dina Ranarifidy, a fait savoir que près de 2,5 milliards de personnes vivront en ville d’ici 20 ans. «En Afrique, cette forte urbanisation s’accompagne d’une vulnérabilité accrue des populations au choc climatique. Ainsi, la gestion de la croissance urbaine doit se faire de manière à renforcer la résilience des villes aux impacts des changements climatiques», a-t-elle ajouté.
Faisant la restitution des résultats intermédiaires de l’initiative ‘‘villes ouvertes’’, le directeur exécutif de Immergis Cameroun, une société travaillant sur la cartographie, M. Julien Cour, a indiqué qu’au cours de ce programme, 56 personnes ont été formées sur les outils Osm, la collecte de données terrain et la cartographie participative ; 200 personnes ont été impliquées dans la collecte et la validation des données collectées dans les quartiers Moukoudzi Ngouaka et Soukissa, tandis que 27 paramètres de vulnérabilité ont été identifiés et collectées par les populations.
Aussi, Près de 200 Km2 de la ville de Brazzaville et ses quartiers périphériques ont été cartographiés et, depuis le début de Open cities Brazzaville, 220.000 bâtiments, des rivières et des routes ont été numérisés ou édités, a dit Mme Ranarifidy.
Poursuivant ses propos, elle a fait savoir que le travail continu, car de nombreuses opérations restent à réaliser, notamment la collecte des données terrain, la production des données Osm à partir de l’imagerie satellite, imprimer et remettre les cartes de la cartographie participative aux populations des quartiers, la production d’un outil web Sig pour le partage d’informations entre les projets d’infrastructures et la formation des utilisateurs, la livraison des plans aux mairies des arrondissements et aux autres partenaires, ainsi que la levée du drone dans les deux quartiers cibles.
L’initiative ‘’villes ouvertes’’ a été réalisée dans les zones des quartiers Mboukou et Tchiniambi 1 à Pointe-Noire, puis Sukissa et Moukondzi-Ngouaka à Brazzaville. Elle vise à promouvoir les pratiques et les produits les plus innovants et durables sur les technologies à source ouverte pour la résilience, afin de mettre en place des systèmes d’alerte participatifs et d’analyse des risques et des enjeux environnementaux dans les villes.
Ce programme, a-t-on appris, est soutenu par plusieurs programmes, notamment le programme Afrique caraïbes et pacifique/Union européenne (Acp-Ue) et l’initiative pour le financement du risque des catastrophes en Afrique (Adrf-initiative). (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)
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