BRAZZAVILLE, 16 DEC (ACI) – L’écrivain congolais, M. Eméraude Kouka, a présenté et dédicacé, le 12 décembre dernier à Brazzaville, son premier recueil de poèmes intitulé ‘’Hérésiarque toute la Lyre’’, dans le but de partager son imaginaire en faisant voyager le lecteur et le laisser heureux.
Publié en octobre 2019 aux éditions Le Lys Bleu, ‘’Hérésiarque toute la Lyre’’ est un ouvrage de 42 pages et de 30 poèmes qui ne s’inscrivent pas dans le même registre. Parmi ces textes, on peut citer ‘’Afrique-Afrique’’, ‘’Justice’’, ‘’Le Morfondu’’, ‘’La Ruine’’, ‘’Caverneuse oraison’’, ‘’Confession’’ et ‘’Fatum’’.
Présentant l’auteur, le critique littéraire, M. Sauve Gérard Ngoma Malanda, estime que ce dernier est un jeune talentueux qui a un parcours prometteur, eu égard à son âge. S’agissant du livre, il a fait savoir que ‘’Hérésiarque toute la Lyre’’ est un recueil qui présente entre autres la passion, la curiosité et les perspectives de l’auteur. Il a souligné que le poète ramène le lecteur au moyen-âge parce qu’il n’écrit pas comme un Noir et ne ressemble pas à un poète de son époque.
De la lecture du critique littéraire, il ressort que le poète Kouka aborde plusieurs thèmes dans son ouvrage, parmi lesquels l’indépendance de l’écrivain, les conflits armés, la mélancolie, le deuil et le tribalisme.
Répondant aux questions du présentateur, l’écrivain a donné l’éclairage sur le sens du titre de son ouvrage. Selon lui, «Hérésiarque» signifie auteur d’une poésie et «Toute la lyre» renvoie aux éléments de la même famille. Par ailleurs, il a commenté certains textes, à l’instar du poème intitulé ‘’Retraite’’, poème qui lui a été inspiré par l’art du pleur.
Rappelant l’existence des pleureuses dans la culture congolaise, il a fait observer que chaque fois qu’on perd un être cher, on est porté à beaucoup pleurer. Cela est une façon de regretter la personne défunte et de montrer aux autres qu’on est meurtri. A travers ‘’Retraite’’, M. Kouka raconte l’histoire d’une pleureuse qui ne veut pas pleurer, pensant que la force de caractère est de s’abstenir de le faire.
‘’Fatum’’ a aussi fait l’objet d’un commentaire de l’auteur. Selon lui, ce texte est un hommage à son père décédé le 1er Juillet 2018 des suites d’un Avc. «Frappé par le deuil, j’ai écrit ce poème sous le choc, trois jours plus tard», a-t-il confié.
Par ailleurs, il a exhorté la jeunesse congolaise à se lancer à l’écriture. «La littérature est le champ de tous les possibles et le seul chemin de la liberté», a-t-il soutenu.
Pendant l’échange, les intervenants l’ont félicité pour le travail abattu, tout en lui faisant des reproches sur l’utilisation d’un langage hermétique, donc inaccessible au lecteur, remarques qu’il a acceptées.
M. Eméraude Kouka est un critique littéraire. Il a pris goût à l’écriture lors de l’atelier de formation organisé en 2014 par l’écrivain Pierre Ntsémou. De 2017 à 2019, il a travaillé pour l’Institut français du Congo (Ifc) à Brazzaville, en tant qu’assistant à la communication et à la production, s’occupant principalement de la programmation littéraire. Actuellement, il est administrateur adjoint aux ‘’Dépêches de Brazzaville’’, pour le compte du Musée Galerie du Bassin du Congo et la librairie ‘’Les Manguiers’’. (ACI/Mamane Boungou)
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