BRAZZAVILLE, 08 JAN (ACI) – L’écrivain congolais, le commandant Armand Elenga, a invité le public à s’approprier son livre intitulé ‘’Camp Colonna d’Ornano, le Saint-Cyr de la France à Brazzaville’’, pour apprendre avec précision l’histoire militaire du Congo depuis l’époque coloniale.
Paru aux Editions l’Harmatan, ce livre est un essai de 280 pages, qui parle des origines du Camp Colonna d’Ornano et de la création de l’École militaire préparatoire Général Leclerc sur les cendres dudit camp. Il met en lumière 14 révélations «cruciales» concernant le Camp Colonna d’Ornano.
«Nous voulons mettre ces informations à la disposition de la population, parce que l’histoire militaire renferme beaucoup de pages méconnues», a-t-il souligné, lors d’une interview accordée à l’Aci. Il a précisé que ces révélations constituent une véritable mine non seulement pour les élèves et étudiants, mais aussi pour les chercheurs.
Dans ces 14 révélations, l’auteur fait savoir que le Camp Colonna d’Ornano a été créé sous l’autorité du Général De Gaulle, de décembre 1940 à juin 1942 à Brazzaville. Sa mission a pris fin suite à la mutation soudaine de la France libre en France combattante, à compter du 1er juillet 1942.
Le choix porté sur Brazzaville, à l’époque capitale de l’Afrique équatoriale française (Aef), n’avait été fait qu’après l’échec de l’opération ‘’Menace’’, au regard de ses nombreux atouts politiques et socio-économiques, car l’intention première de la France libre était d’installer cette école à Dakar, vu son rapprochement des côtes anglaises et ses atouts stratégiques, a poursuivi le commandant Elenga.
Selon lui, c’était la première école d’officiers en Aef et en Afrique occidentale française (Aof), sous le régime de l’indigénat, mise en place en réplique de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr.
En version France libre, elle a été un «peloton temporaire», initialement destiné à former pour la durée de la guerre. Pour éviter les services de renseignement de Vichy et des Nazis, cette école avait le statut de structure classifiée. De tous les pelotons de la France libre, celui de Brazzaville a été le plus grand, en termes d’effectif, soit environ 280 élèves, souligne-t-il dans son livre.
Parmi les officiers formés à Brazzaville, figuraient, entre autres, André Zirnheld, auteur du ‘’Célèbre’’ poème qui deviendra l’hymne des parachutistes ; et Jean Bellec, guide scout des ‘’Louveteaux’’ noirs à Brazzaville. Son amour pour cette ville fera de lui, plus tard, le tout premier commandant de la jeune École indigène d’enfants de troupes en Aef-Cameroun, de 1946 à 1948. La promotion 1964 de cette école, devenue École militaire préparatoire Général Leclerc, sera baptisée ‘’Capitaine Jean Bellec’’.
A partir de Brazzaville, les troupes, appelées Bataillons de marches, coloniales fourniront à l’empire français huit divisions composées de plusieurs milliers d’hommes, a-t-il précisé.
Le commandant Elenga révèle également dans son livre que le nom attribué au gymnase construit à Brazzaville, en face du Collège d’enseignement général (Ceg) ‘’Nganga Edouard’’, à l’occasion de la 11ème édition des Jeux Africains, aurait dû être appelé ‘’Jean Colonna d’Ornano’’, qui partage une histoire avec ce site, et non pas ‘’Michel d’Ornano’’.
Ce lieutenant-colonel Jean Colonna d’Ornano, d’origine italienne, a été un fervent partisan du ralliement de Brazzaville à la France libre, avant de tomber au champ d’honneur, à Mourzouk, en janvier 1940. C’est suite à sa mort que l’école de la compagnie des aspirants du point d’appui de Brazzaville, inaugurée quelques jours plus tard, sera baptisée de son nom, a-t-il signifié.
Le livre ‘’Camp Colonna d’Ornano, le Saint-Cyr de la France à Brazzaville’’ a été présenté et dédicacé au public le 14 novembre 2020 à Brazzaville. Auparavant, en octobre de la même année, l’auteur en avait fait la présentation lors du colloque international commémorant les 80 ans du Manifeste de Brazzaville, l’Appel du Général De Gaulle à la résistance, a-t-on rappelé.
Né à Brazzaville, l’écrivain Armand Elenga est un Ancien enfant de troupes (Aet) de l’École militaire préparatoire Général Leclerc (Empgl), promotion ‘’Fidèle Mfoumouangani’’, matricule 2361, et commandant au sein du 1er Régiment du génie. Licencié en journalisme, il est officier de presse et auteur de nombreuses publications, parmi lesquelles deux pièces de théâtre, a-t-on appris. (ACI/LOE Mercia)