BRAZZAVILLE, 14 MAI (ACI) – Le chercheur-ethnologue congolais, M. Sorel Eta et le groupe de musique ‘’Ndima’’, autrement dit forêt en aka, organise du 14 au 18 mai à Brazzaville, la 3ème édition de la Semaine culturelle des peuples autochtones ‘‘AKA’’ sur le thème «L’école de la forêt», en vue de promouvoir et de sauvegarder le patrimoine culturel de cette communauté, menacé de disparition.

Plusieurs activités sont prévues au cours de cette semaine culturelle, entre autres une exposition des outils de chasse et de pêche, des instruments de musique, des luminaires, ainsi que des objets funéraires de ces peuples.
De même, des projections sont au programme, sur les tournées réalisées par les artistes musiciens aka à travers le monde lors des festivals.
Pour M. Eta, la particularité de cette 3ème édition est son thème, vu les menaces d’extinction qui pèsent sur ce peuple. «Rester passif devant les menaces qui pèsent sur cette culture en voie de disparition serait non seulement un manquement grave dont la réparation serait complexe, mais aussi et surtout une responsabilité des institutions, des chercheurs et des intellectuels chargés de sa préservation», a-t-il fait remarquer.
Par conséquent, il s’oppose à l’initiative prise par le gouvernement de scolariser les enfants autochtones. A son avis, cela prouve à suffisance l’intérêt d’urger le processus de collecte du patrimoine culturel immatériel, d’archivage, de valorisation et de diffusion de cette culture menacée d’extinction.
Insistant sur l’influence que pourrait avoir le modernisme sur les Akas, il a rappelé que plusieurs peuples ont été déracinés de leurs sources, d’où il serait mieux d’aider cette communauté à demeurer elle-même. «L’influence croissante du modernisme en milieu des autochtones au Congo entraîne des modifications inquiétantes sur des pratiques traditionnelles de ces peuples encore dépositaires du savoir ancestral», a-t-il poursuivi.
Selon lui, si ces derniers sortent de la forêt, leur culture qui fait notre fierté viendrait à disparaître. A ce sujet, il a souligné l’intérêt des étudiants et chercheurs de l’occident pour ce peuple autochtone. «Nous qui possédons ce ‘’bijou’’, nous voulons le détruire. Construire une maison demande beaucoup d’effort, mais la détruire ne nécessite aucun effort», a-t-il fait savoir pour exhorter les consciences à la préservation des Aka.
«Les Akas peuvent contribuer à la sécurité du pays en formant l’armée congolaise dans les techniques de combat dans la forêt, ou former des unités spéciales qui seront une référence, car ces derniers ont la maîtrise de la forêt, des atouts que les Bantus n’ont pas ». a expliqué M. Eta.
«La culture des peuples autochtones Aka est une culture qui nous emmène à la source de la culture humaine. Tout le monde sait que l’humanité à ses racines en Afrique. Ne pas préserver ce peuple serait déplorable», a dit le directeur du Centre culturel russe, M Sergey Belyaev, lors de l’ouverture des travaux. (ACI/Claude DABERGE)
Vues : 0