BRAZZAVILLE, 18 AVRIL (ACI) – Le président du Conseil départemental et municipal, maire de la ville de Brazzaville et celui de la ville de Mossendjo, MM. Christian Roger Okémba et Éric Blaise Ngouloubi Sayi, ont été démis de leurs fonctions le 18 avril à Brazzaville.
Cette décision a été entérinée lors de l’adoption, au cours du Conseil des ministres, présidé par le Président de la République, M. Denis Sassou-N’Guesso, des projets de loi portant révocation du président du Conseil départemental et municipal, maire de la ville de Brazzaville et du président du Conseil municipal, maire de la ville de Mossendjo.
A cette occasion, le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, M. Raymond Zéphirin Mboulou, a fait savoir que le Conseil départemental et municipal de Brazzaville connaît des crises récurrentes depuis 2017.
La dernière en date, a-t-il rappelé, remonte à janvier dernier. Elle trouve son origine dans la gestion administrative et financière du maire. Epinglés par les quatre autres membres du Bureau exécutif et par 59% des conseillers municipaux, les faits reprochés à ce dernier ont fait l’objet d’une déclaration le 7 février 2020, puis d’une pétition le 19 février.
«Ces faits ont été confirmés par un rapport du Préfet de Brazzaville, établi dans l’exercice de ses compétences de contrôle de légalité sur les actes du Conseil municipal adoptés en décembre 2019», a souligné M. Mboulou.
Parmi les forfaits commis par l’ancien maire de Brazzaville, il y a la volatilité d’une somme de 250 millions de Fcfa, correspondant à l’appui de l’Etat aux travaux de rétablissement du trafic lourd à Djiri, crédits perçus en décembre 2019 au mépris des règles de passation des marchés publics et dépensés à l’insu des autres membres du Bureau exécutif et du receveur municipal.
Outre ce forfait, l’ancien maire a également évaporé la somme d’un milliard 250 millions de Fcfa, correspondant à un appui budgétaire de l’Etat à la commune de Brazzaville, dans le cadre du programme d’urgence du gouvernement, somme virée sur un compte privé, à la demande du Maire, et ce en l’absence de tout marché public, ainsi que la signature d’un contrat, sous seing privé, avec une banque, en violation des règles du code des marchés publics.
Ces manquements ont conduit à la suspension du maire et l’interpellation d’un certain nombre de cadres et agents, ainsi qu’à l’ouverture d’une enquête judiciaire par le Procureur de la République pour détournement des deniers publics et complicité.
Concernant le président du Conseil municipal, maire de la ville de Mossendjo, M. Mboulou a indiqué que ce dernier fait l’objet de poursuites judiciaires devant le Tribunal de grande instance de Brazzaville, pour des faits présumés de vol et de destruction des biens publics, et ce conformément à un arrêté de la Cour suprême du 3 mai 2019.
«Suspendu de ses fonctions pour une durée de trois mois, le 21 novembre 2019, afin de se mettre à la disposition de la justice au même titre que ses complices présumés, le maire n’a pas répondu aux convocations du juge d’instruction, ce qui a entraîné l’émission d’un mandat d’arrêt à son encontre, le 16 janvier 2020. Il apparaît qu’il séjourne depuis lors hors du territoire national», a révélé M. Mboukou.
En outre, ce dernier a relevé que le Conseil municipal de Mossendjo était miné par des dissensions fortes qui empêchaient son fonctionnement régulier avant même la suspension de son président. Ainsi, par lettre adressée au préfet du département du Niari, le 19 mars 2019, 66% des conseillers municipaux avaient demandé à l’Etat l’application des articles 50, 64 et 65 de la loi n°7-2003 du 6 février 2003. (ACI)
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