BRAZZAVILLE, 02 NOV (ACI) – Le Président de la République, M. Denis Sassou-N’Guesso, a rendu, le 30 octobre à Brazzaville, un dernier hommage à l’ancien Chef d’Etat du Congo, M. Jacques Joachim Yhombi Opago, décédé à l’âge de 81 ans le 30 mars dernier en France, des suites d’une maladie.
En même temps que le Chef de l’Etat, la nation a rendu hommage officiel à ce grand homme d’état, à travers une prise d’armes en l’honneur de celui qui fut aussi le premier général des Forces armées congolaises (Fac).
«Ce travailleur énergique et infatigable n’a eu de cesse, tout le temps, de fustiger et de stigmatiser la paresse, le laisser-aller et la pagaille, comme il aimait à le dire», a témoigner dans son oraison funèbre le vice-premier ministre, ministre la Fonction publique, du travail et de la réforme de l’état, M. Firmin Ayessa. «C’était d’autres temps et d’autres circonstances, d’autres temps et d’autres mœurs», a-t-il poursuivi.
Quatorze années plus tard, en 1993, par d’autres temps et d’autres circonstances encore, sous d’autres tumultes, Jacques Joachim Yhombi Opango, est appelé à diriger le gouvernement du Congo en qualité de premier ministre, a rappelé le vice-premier ministre. Ici comme dans les responsabilités antérieures, a-t-il souligné, il a laissé le souvenir d’un homme ayant la République chevillée au corps, toujours solidement attaché au travail bien fait, à l’ordre, à la discipline et à l’autorité de l’Etat.
Au cours de son oraison funèbre, M. Ayessa a notifié que lors de l’inauguration de l’axe Obouya-Owando, le colonel Yhombi avait appris avec consternation l’assassinat, le 18 mars 1977 à Brazzaville, du Président Marien-Ngouabi. Arrivé à Brazzaville, il avait été tenu informé de la réunion, dans la même nuit du 18 mars 1977, de l’état-major spécial révolutionnaire (Emsr), qui avait décidé de sa propre dissolution et de la mise en place d’un Comité militaire du parti dirigé par M. Denis-Sassou-N’Guesso.
Le 3 avril 1977, a-t-on appris, ce dernier prend l’acte n° 001-Pctcmp qui fixe l’organisation et la structuration du Comité militaire du parti (Cmp) composé de 11 membres. Le 5 février 1977, un acte fondamental est pris. Le colonel Yhombi Opango, officier le plus ancien dans le grade le plus élevé parmi les 11 membres du Cmp, est fait Président du Comité militaire du parti et Président de la République. Le 6 avril 1977, il prête serment comme Président de la République du Congo, a-t-on rappelé.
Avant d’être Président de la République, l’illustre disparu a occupé plusieurs fonctions, notamment celles de commandant du premier bataillon congolais, de chef de cabinet militaire du président Alphonse Massamba-Débat, d’attaché militaire près l’ambassade du Congo à Moscou, de chef de bataillon des para-commandants et de chef d’état-major général de l’Armée populaire nationale (Apn).
L’ancien président de la république Yhombi Opango est né le 14 janvier 1939 à Fort-Rousset, actuel Owando, chef-lieu de la Cuvette, de l’union de Théophile Yombi et d’Antoinette Bondo.
Il fait ses études primaires à l’école régionale de Fort-Rousset, où il gravit sans peine les cinq premières marches de l’instruction et poursuivra sa scolarité en classe de Cm2 à Brazzaville, à la grande école de Ouenzé, actuellement appelée ‘’Lheyet Gaboka’’. En 1952, il fait son entrée à l’école militaire préparatoire ‘’Général Leclerc’’, sous le matricule 109, promotion Sergent Crochon, d’où il sort avec un Brevet élémentaire en 1957.
L’ancien chef d’Etat Yhombi Opango a été le président fondateur du Rassemblement pour la démocratie et le développement (Rdd), parti politique qu’il a créé le 2 décembre 1990 et qui a pris part à la conférence nationale souveraine en 1990. Il a été inhumé le 31 octobre à Owando, son village natal. (ACI/Blanchard Boté)
Vues : 18