BRAZZAVILLE, 13 DEC (ACI) – L’Organisation non gouvernementale ‘’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture’’ (Acat) a dénoncé, le 9 décembre dernier à Brazzaville, les conditions de détention des mineurs en République du Congo.
Cette dénonciation a été faite au cours d’un focus organisé dans le cadre de la célébration des 71 ans de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme et des 30 ans de la Convention internationale des droits des enfants, sur le thème «Trente ans après l’adoption de la Convention internationale des droits des enfants : Quelles perspectives sur les détenus mineurs en République du Congo».
Selon le président de l’Acat, M. Christian Loubassou, les conditions de détention pour les mineurs dans le pays ne remplissent pas les critères internationaux. «Les enfants sont souvent marginalisés et rencontrent des difficultés pour disposer de leurs droits ou de les faire valoir. Cela est encore plus difficile pour les enfants privés de liberté, dont l’état de vulnérabilité peine à être pris en compte et dont les besoins sont encore plus pressants», s’est-t-il indigné.
Abordant le thème «La vulnérabilité des détenus mineurs à la lecture de la Convention internationale des droits de l’enfant : Défis et perspectives», le spécialiste en justice des mineurs, M. Joseph Bivihou, a regretté l’absence de structures de rééducation des enfants en République du Congo. Pour lui, leur absence constitue un véritable problème.
Intervenant sur le thème «La problématique de la détention des mineurs en République du Congo : Etats des lieux et perspectives», la présidente du Tribunal pour enfants, juge des enfants de Brazzaville, Mme Nathalie Makani Nka, a déploré l’état des lieux de détention des mineurs qu’elle a qualifié de peu reluisant et qui ne répondent pas à la norme.
A cette occasion, elle a évoqué le cas de deux mineurs qui ont été détenus à la prison de Gamboma, dans le département des Plateaux. Ces derniers ont été emprisonnés pendant deux mois, sans se laver et sans la moindre mesure d’hygiène de vie.
Par ailleurs, les participants à ce focus ont également notifié les défis à relever, entre autres la suppression de la distance temporaire entre les textes juridiques et leur efficacité sur le terrain, la construction des centres de rééducatifs et d’apprentissage de métiers, la construction des maisons d’arrêt avec des quartiers des mineurs, répondant aux standards internationaux, la formation et le recrutement des directeurs de la protection judiciaire de l’enfance, des psychologues, des éducateurs et des assistants sociaux.
La Convention internationale des droits des enfants avait été adoptée le 20 novembre 1986 par 197 Etats membres de l’Organisation des nations unies, dont le Congo, a-t-on rappelé. (ACI)