BRAZZAVILLE, 23 AVRIL (ACI) – Le projet de loi de finances rectificative pour l’année 2020 a été évalué, le 22 avril à Brazzaville, à 1083 milliards de Fcfa contre 2.175,4 milliards de Fcfa, soit une réduction de – 50,22% par rapport à la loi de finances initiale, a-t-on appris du compte rendu du Conseil des ministres du 22 avril.
Cette baisse est corrélative à celle des recettes fiscales qui ont chuté de 58,9%, passant de 864 à 355 milliards de Fcfa. Les autres recettes ont chuté de 52,69%, passant de 1.228 à 581 milliards de Fcfa, soit -55,30% pour les recettes pétrolières qui sont passées de 1.188 à 531 milliards de Fcfà et les droits et frais administratifs ont chuté de 49,4%.
Dans le même ordre, la production pétrolière est passé de 123 millions de barils contre 140 millions de barils pour le budget initial. Une baisse de l’activité économique hors pétrole évaluée à environ 60% pour une durée de crise estimée, à cette date, entre 3 et 7 mois.
Prévu à +1,2% dans le budget initial par le comité national de cadrage macroéconomique, le taux de croissance est évalué à -9%, selon le compte rendu des ministres qui a adopté la loi de finances rectifiée.
Il ressort que la balance entre les économies réalisées sur la dépense et les nouvelles charges, a conduit à une hausse des dépenses budgétaires de 5,8% au budget de l’Etat révisé, alors que les recettes budgétaires ont diminué de 50,2%, faisant ainsi ressortir un déficit budgétaire de 779,740 milliards de Fcfa.
Cette baisse du budget de l’Etat se justifie, à l’instar de la quasi-totalité des pays du monde, par une crise sanitaire et économique inédite causée par la pandémie du Covid-19.
Les mesures prises par les pouvoirs publics en vue d’endiguer la propagation de la pandémie du Covid-19, combinées à la chute brutale des cours de pétrole observée pendant ces dernières semaines, ont profondément modifié, pour les premières, et perturbé, pour la seconde, les équilibres intérieurs et extérieurs du pays, indique le document.
Dans un temps relativement court, les activités de plusieurs secteurs se sont effondrées, générant des inquiétudes profondes quant à la survie de certaines entreprises, ainsi que l’augmentation du chômage sur fond de récession économique.
En vue d’accompagner les entreprises en cette période de déclin de l’activité économique, la loi de finances rectificative propose une série de modifications, notamment la baisse de l’impôt sur les sociétés de 30 à 28% pour l’exercice 2020, la baisse du taux de l’Impôt global forfaitaire de 7% à 5% du chiffre d’affaires annuel hors taxes pour les opérateurs vendant des produits à marge libre, et de 10 à 8% de la marge globale annuelle hors taxes pour les opérateurs vendant des produits à prix réglementés et à marge contrôlée.
Cependant, la loi de finances rectificative se veut ambitieuse et réaliste. Elle a pour objectifs d’apporter des réponses proportionnées mais fortes à la conjoncture que traverse le Congo. Ses deux axes principaux sont le financement de la riposte sanitaire contre la pandémie du Covid-19 et la limitation des conséquences dommageables de la crise sanitaire sur les plans économique et social, pour la population congolaise comme pour les entrepreneurs du Congo. (ACI)
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