BRAZZAVILLE, 31 OCT (ACI) – Le ministre des Finances et du budget, M. Calixte Nganongo, a présenté, le 31 octobre à Brazzaville, devant le Sénat, le projet de budget de l’Etat exercice 2020, qui s’élève en recettes à 2.175 milliards 384 millions de Fcfa contre 2.067 milliards 673 millions de Fcfa en 2019.
Au cours de cette présentation, il a dévoilé les principaux axes constituant ce projet, à savoir les contraintes, l’orientation et la politique budgétaire, les agrégats budgétaires ainsi que la stratégie pour atteindre les objectifs escomptés.
Selon lui, ce projet de loi de finances, arrêté en dépenses à la somme de 1.679 milliards 423 millions de Fcfa, dégageant ainsi un solde budgétaire positif de 495 milliards 961 millions de Fcfa, a été élaboré sur la base du Cadre budgétaire à moyen terme (Cbmt) 2020-2022, qui a servi de support au débat d’orientation budgétaire, avec comme principal objectif, la stabilisation macroéconomique. Il s’inscrit sur la trajectoire de la politique d’ajustement structurel, en vue de la restauration progressive des équilibres financiers et macro-économiques, a-t-il indiqué.
L’analyse de la situation macroéconomique a permis de projeter un taux de croissance du Produit intérieur brut (Pib) réel de 2,8% en 2020 contre 4,0% en 2019. Cette baisse s’explique par un tassement du Pib du secteur pétrolier qui passe de 11,6% en 2019 à 3,5% en 2020. Pendant que celui du secteur non pétrolier connaîtra une croissance positive pour la deuxième année consécutive, mais un niveau faible en 2019 avec 0,8% et 2,5% en 2020.
Le projet de loi de Finances prévoit également des ressources et des charges de trésorerie, fixées respectivement à 114 milliards de Fcfa et à 1.045 milliards de Fcfa, dégageant un besoin de financement de 931 milliards de Fcfa. Les recettes du budget général sont arrêtées à la somme de 2.092 milliards 962 millions de Fcfa.
Les recettes fiscales, prévues à 846 milliards 634 millions de Fcfa, sont en progression de 2% par rapport à 2019 et représentent 40,45% des recettes budgétaires. Elles tiennent compte de la situation enregistrée au cours de l’année 2019, après réactualisation des données constatées et de l’état d’avancement de l’ensemble des réformes en matière de recettes.
Ces dépenses du budget général sont estimées à 1.597 milliards de Fcfa. Les dépenses courantes sont prévues à 1.251 milliards de Fcfa, soit 78,33% du total des dépenses du budget général, et les dépenses d’investissement estimées à 346 milliards de Fcfa. Elles représentent 21,66% des dépenses du budget général.
En ce qui concerne le solde budgétaire, les recettes étant supérieures aux dépenses, il en résulte un solde positif de 495 milliards 962 millions de Fcfa. Ce solde contribuera à la réduction du gap de financement de 931 milliards de Fcfa évoqué supra.
Pour atteindre les objectifs fixés, M. Nganongo a fait savoir que le gouvernement table sur quelques mesures déclinées en trois axes, notamment la réduction des subventions dans le domaine pétrolier, la réduction des dépenses fiscales par le retrait des exonérations à certaines sociétés, à la suite des travaux de la commission en charge du contrôle des avantages fiscaux accordés dans les conventions d’établissement et le renforcement de la transparence budgétaire.
«Toutes ces réformes se feront sur fond de mutation vers un système d’information de gestion des finances publiques plus performant, lequel renforcera les mesures administratives déjà en cours, comme l’interconnexion des régies financières», a-t-il expliqué.
Par ailleurs, il a fait entendre que pendant la période du programme avec le Fonds monétaire international (Fmi), le gouvernement devrait remplir les mesures et les indicateurs de performance arrêtés avec ses partenaires financiers. «Il est sous-entendu que les tirages sur l’appui budgétaire ainsi que les autres financements prévus dépendront de la bonne performance dans l’exécution des objectifs, des repères structurels et autres conditionnalités du programme», a-t-il ajouté.
Poursuivant son propos, M. Nganongo a souligné qu’à moyen terme, le Congo devrait aboutir à une situation économique, financière et sociale améliorée et assainie. Mais cela ne sera possible qu’à la suite de gros efforts qu’il a à accomplir dans la discipline, la rigueur et la solidarité d’action.
Ce projet de budget a été aussi soumis à l’Assemblée nationale le 30 octobre, a-t-on rappelé. (ACI)
Marlyce Tchibinda Batchi
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