BOUENZA, 19 OCT (ACI) – La présidente du groupement ‘‘Notre avenir’’ du district de Yamba, Mme Georgette Kongo, a invité le 15 octobre à Madingou, chef-lieu du département de la Bouenza, les femmes à se lancer dans l’agriculture, un domaine rentable, afin de lutter contre l’insécurité alimentaire.
Mère de 4 enfants et responsable de cette coopérative, composée de 9 personnes, dont 6 femmes et 3 hommes, elle a demandé aux femmes d’entreprendre et d’investir dans l’entrepreneuriat en vue de se prendre en charge et de contribuer à la diversification économique.
«L’agro-alimentaire me permet de me prendre en charge, de m’occuper de la famille et de la scolarité des enfants. Personnellement, je ne suis pas complexée devant les femmes qui sont dans les bureaux. Je suis fière de ma société qui me procure de l’argent. Pendant le confinement, nous avons suffisamment produit pour ravitailler les villes», a dit Mme Kongo.
Bénéficiaire du projet ProManioc financé par l’Union européenne (Ue) et piloté par le Programme alimentaire mondial (Pam), le groupement ‘‘Notre avenir’’ a reçu un broyeur ainsi d’outres outils et a félicité les deux institutions pour le don qui facilite la transformation du manioc en gari.
«Avant cette aide, le travail était pénible, surtout pour nous les femmes. Une machine peut travailler à la place de 50 personnes et, en termes de charge financière, 10 personnes pèsent plus qu’une machine. Cette dernière facilite et allège la tâche de l’entreprise par rapport aux années antérieures. Nous avons signé un partenariat avec le Pam qui s’est engagé à acheter nos produits pour les cantines scolaires», a-t-elle fait savoir.
De son côté, la secrétaire générale du groupement ‘’la Semence’’ de Loudima, bénéficiaire du ProManioc, Mme Judith Mouila, marié et mère de 5 enfants, a appelé les femmes à rejoindre les groupements pour se valoriser et améliorer la résilience alimentaire du pays.
«La femme ne peut pas seulement rester à la maison. Elle doit se lever et travailler pour lutter contre l’insécurité alimentaire. Nous avons des champs de manioc, d’ignames et de maïs. Ainsi, nous nous sommes lancées dans l’agro-alimentaire», a-t-elle souligné.
A cet effet, a-t-elle noté, aujourd’hui, à l’activité d’agriculteur, le groupement a associé la transformation locale du manioc en produits dérivés. Selon elle, ces dérivés sont importants pour le panier de la ménagère et ont de multiples fonctions.
Pour sa part, la directrice gérante de Babe Business, Mme Vanessa Osana Babe Makanga, est fière de participer à la création d’emploi en empêchant les filles de se tourner vers la rue. Basée à Dolisie, cette société œuvre dans la transformation, en produits pour infusion, des plantes aromatiques comme le gingembre, le bissap, la verveine, le bouloukoutou et la citronnelle.

En se lançant dans entrepreneuriat, Mme Makanga s’est donnée l’objectif la promotion et la valorisation alimentaire et non alimentaire du gingembre et du bissap et de mettre en évidence le potentiel socioéconomique et entrepreneurial de cette filière, en vue de contribuer efficacement au développement du secteur privé congolais et de lutter contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté. Aussi, elle espère que le thé ‘’Babe’’ sera consommé dans tout le pays et qu’elle aura des partenaires pour la soutenir et l’aider à faire la promotion de ses produits.
ProManioc contribue à renforcer la résilience alimentaire en soutenant les acteurs clé. D’une durée de 2 ans, ce programme est financé par l’Ue à hauteur de 1,5 millions d’euros sur le 11ème Fonds européen de développement (Fed) mis en œuvre par le Pam. ProManioc vise à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi qu’à promouvoir une agriculture durable créatrice d’emplois au Congo. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)