BRAZZAVILLE, 16 DEC (ACI) – L’enseignant chercheur à l’Université Marien Ngouabi (Umng), le Pr Didier Ngalebaye, a proposé, le 13 décembre dernier à Brazzaville, trois axes d’innovation, à savoir la ‘’réfolution’’ institutionnelle, l’épistémique et l’éthique pour sortir cette institution de l’impasse complète.
Au cours d’une conférence académique, il a indiqué que ce modèle de ‘’réfolution’’ permet à la plupart des pays africains, qui sont dans une situation complètement bloquée, de changer entre autres les textes, les institutions et les acteurs qui sont capables d’impulser un changement à tous les niveaux.
Pour lui, ce modèle permettra non seulement de préserver l’autonomie de l’Umng, mais aussi d’en faire une université de développement, capable de fabriquer, proposer et vendre ses productions sur le marché interne et externe des idées et technosciences.
«Le modèle que nous utilisons est un modèle d’importation. Nous importons le système de fonctionnement, les méthodes de travail, les méthodes de réflexion, même les thématiques, raison pour laquelle nous travaillons sans objectif académique et scientifique», a dit M. Ngalebaye, qualifiant cette université d’un ‘’grand lycée’’.
A son avis, les programmes de recherche et d’enseignement de cette université sont déconnectés des réalités sociales et de l’environnement de vie des Congolais. La recherche fonctionne comme un instrument théorique qui devrait porter des réponses théoriques à des préoccupations pratiques.
Intervenant à cette occasion, le Pr Théophile Obenga a dénoncé, entre autres, l’organisation et la structuration dans l’ensemble de l’Umng. «Les universitaires doivent non seulement avoir un esprit d’ouverture, mais aussi avoir un esprit critique, car la critique leur permettra d’examiner les problèmes afin d’y apporter des solutions», a-t-il suggéré.
Selon lui, il est difficile de faire l’action sans conscience historique, car il vaut mieux agir avec sa responsabilité parce que c’est ce qui guide l’homme. «La jeunesse est le bien le plus précieux», a-t-il poursuivi, déplorant la mauvaise qualité de formation que cette dernière reçoit.
Les participants, quant à eux, ont apprécié l’idée d’organiser des conférences sur des thématiques innovantes. En outre, ils ont souhaité que ce genre de conférence soit pérenne.
Placée sur le thème «La théorie épistémo-éthique : l’à-venir de l’enseignement supérieur et de la recherche à l’université Marien Ngouabi ?», cette conférence a été organisée par la formation doctorale de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash). (ACI/Grace Dinzebi)