BRAZZAVILLE, 27 NOV (ACI) – L’Assemblée nationale a adopté, le 25 novembre à Brazzaville, au cours d’une session plénière, le projet de loi portant création du fonds de développement de l’enseignement supérieur.
Ce projet de loi, initié par le gouvernement suivant les dispositions des articles 125 et 143 de la constitution, a pour but de mobiliser, à partir des sources de financement diversifiées, des ressources additionnelles pour amener ce sous-secteur à mettre en œuvre, entre autres, ses programmes prioritaires en matière d’enseignement, de recherche et d’infrastructures techniques.
Les difficultés financières auxquelles est aujourd’hui confronté le sous-secteur enseignement supérieur ont conduit le gouvernement à rechercher une approche novatrice du financement de ce sous-secteur.
Défendant le projet, le ministre de l’Enseignement supérieur, M. Bruno Jean Richard Itoua, a fait savoir que ce fonds de développement permettra à l’Université Marien Ngouabi (Umng) de générer des ressources pouvant atteindre 50% de son budget à travers la formation, la recherche, l’innovation et les services à la communauté.
«Au Congo, depuis toujours, l’Etat finance entièrement l’enseignement supérieur, notamment la prise en charge du fonctionnement des établissements publics, des bourses d’études, l’acquisition des équipements pédagogiques, le perfectionnement des enseignants et la construction des infrastructures», a-t-il dit.
Selon lui, le budget de l’Umng avoisine 50 milliards de Fcfa, alors que ses ressources propres n’atteignent qu’environ 2 milliards de Fcfa. L’Etat alloue à cet établissement un financement qui varie entre 20 et 25 milliards de Fcfa par an, essentiellement pour couvrir les charges des salaires, et une subvention de 900 millions de Fcfa par trimestre pour son fonctionnement. Depuis plusieurs années, celle-ci n’est plus versée intégralement et régulièrement. «Cet établissement réalise ses activités avec un déficit budgétaire d’environ 40%», a-t-il souligné.
Itoua a fait savoir qu’à cette situation de financement s’ajoute le déficit en personnel enseignant. D’après lui, sur 1.600 enseignants que compte l’Umng, 600 sont permanents et environ 1.000 sont des vacataires. Cet effectif déficitaire, a-t-il poursuivi, implique un ratio de 40 étudiants par enseignant, largement en dépassement de celui fixé par les normes du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames), à savoir 25 étudiants par enseignant.
Les grèves à répétition qui ont des conséquences graves, telles que l’allongement des années académiques, sont aussi dues à cette situation, a-t-il conclu. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)