BRAZZAVILLE, 29 AOUT (ACI) – La protection de la biodiversité favorise la survie des êtres vivants en approvisionnant en nourritures, en médicaments, en énergie et en contribuant au développement socio-économique des communautés à travers l’émergence du tourisme, a annoncé le directeur général du développement durable, M. Germain Roch Mpassi Moumpassi, au cours d’une enquête réalisée par l’ACI.
Après 25 ans de mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique, ratifiée par 193 pays et des textes y relatifs, la biodiversité dans le monde connait plusieurs menaces, principalement la destruction des habitats, la surexploitation, la pollution et l’introduction néfaste de plantes envahissantes et d’autres espèces.
La République du Congo avec sa richesse écologique, s’engage dans le processus de protection de la biodiversité, en vue de conserver les gènes, les espèces et les écosystèmes nationaux et internationaux pour la gestion et l’utilisation durable des ressources biologiques, a constaté M. Mpassi Moumpassi.
En ratifiant la Convention sur la biodiversité, le 30 octobre 1996, le Congo avec une déforestation estimée à 0,05%, n’est pas resté en marge des pays «très engagés» dans cette lutte sur la préservation de la biodiversité, a-t-il confié.
Il a ajouté que le gouvernement a également signé deux protocoles, à savoir celui du Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques, le 11 octobre 2006, et celui du Nagoya, le 14 mai 2015 sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation.
Ainsi, plusieurs initiatives ont été mises en œuvre par le Congo, à savoir la commission Climat du Bassin du Congo, le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo et la conservation des tourbières des deux Congo avec une superficie de 126.440 Km2. Ces tourbières séquestrent 30 milliards tonnes de carbone selon les études.
Pour protéger les mangroves de Pointe-Noire qui sont des zones de haute séquestration de carbone et permettent aux poissons de se reproduirent, l’Etat envisage d’ériger des aires protégées, a révélé M. Mpassi Moumpassi.
Toutes ces actions permettent de prendre des mesures efficaces et urgentes afin d’éradiquer l’érosion de la biodiversité, car d’ici à 2020, les écosystèmes doivent continuer à fournir des services essentiels, en vue de préserver la biodiversité qui contribue au bien-être humain et à l’élimination de la pauvreté, a déclaré la ministre congolaise de l’environnement et du tourisme, Mme Arlette Soudan-Nonaut, lors du 25ème anniversaire de la convention de la diversité.
Actuellement, le Congo conserve 5015 espèces végétales à l’herbier national pour, entre autres, des besoins tradi-thérapeutiques, révèle Mme Odile Nkouka, chercheur à l’Institut National de Recherche en Sciences exactes et Naturelles.
De son côté, le conseiller principal au programme pauvreté environnement énergie du PNUD, M. Lumière Jean Felix Issang, a affirmé qu’il est important de protéger la biodiversité, car «nous sommes tous complémentaires dans la vie», a-t-il poursuivi.
Il a indiqué que le PNUD, qui accompagne les actions du gouvernement, apporte son appui dans la protection des espèces menacées dans les aires protégées du Congo que cela soit au niveau de l’écosystème aquatique que forestier.
Cela s’est traduit, entre autres, dans la réalisation du projet de conservation intégrée et transfrontalière de la biodiversité dans les bassins de la République du Congo, dit TRIDOM II.
En effet, le Fonds pour l’environnement mondial finance depuis 2008 le projet Trinational Dja-Odzala-Minkébé (TRIDOM), intitulé «Conservation de la biodiversité transfrontalière dans l’interzone du Cameroun, Congo et du Gabon», rapporte la documentation du PNUD à ce sujet.
Dans la mise en œuvre des actions du PNUD, «nous rencontrons des difficultés qui sont inhérentes aux comportements des populations», a fait savoir M. Issang, qui précise qu’en mettant en place des substituts, les autorités compétentes doivent expliquer aux populations rurales que la protection de la biodiversité va rapporter plus qu’en détruisant la faune et la flore.
Pour cela, les spécialistes en biodiversité doivent expliquer à ces populations ce qu’il faut ou non protéger, a-t-il signifié, faisant allusion à celles habitant la réserve de Lac Télé (Likouala) qui se plaignaient des corbeaux qui ravagent leurs canetons.
Pour sa part, le président de l’Association de défense et de la promotion des populations autochtones, M. Jean Nganga, a indiqué qu’il faut une bonne sensibilisation sur la question, car les autochtones sont habitués à abattre des animaux, et ce sont les bantus qui leur donnent des armes pour leur profit égoïste.
Les autres autochtones, par contre, coupent des arbres pour avoir du miel. «On peut facilement éviter cela en leur apprenant à faire de l’apiculture moderne, car ils en auront encore et vendront pour aider la population congolaise parce que le miel est beaucoup recherché», a-t-il fait constater.
Selon lui, si le gouvernement éduque les autochtones à défendre les gorilles, éléphants…, cela va développer des sites touristiques dans le pays, l’une des priorités du Plan National de Développement (2018-2022).
Au niveau de l’être humain, cette problématique sur la protection de la biodiversité a tourmenté l’animateur de l’œuvre Notre-Dame des Veufs et Orphelin du Congo (ONDV&OC), M. François Xavier Mayouma Mifoundou, jusqu’à faire une découverte sur un engrais naturel composé d’Azote, du Phosphore et du Potassium, baptisé «Agri-bio», qu’il a mis au point en 2009.
Pour lui, ces engrais chimiques, en étant une source d’augmentation du taux de mortalité chez l’homme, favorisent la toxicité des sols et des écosystèmes de la nappe phréatique.
Avec l’aide de la France, 60 maraîchers professionnels seront formés à l’utilisation de ces engrais naturels, dans le cadre du Projet Innovant des Sociétés Civiles et des Acteurs (PISCA). Cette formation, qui se déroule en septembre, concerne précisément 30 maraîchers de Kinkala, et 30 autres de Moulenda, dans le département du Pool. (ACI)
Vues : 33