KOUILOU, 07 AOÛT (ACI) – La ministre du tourisme et de l’environnement, Mme Arlette Soudan-Nonault, a donné récemment à Louango, dans le département du Kouilou, un délai de quatre à six mois maximum à la société pétrolière Aogc pour établir un plan de gestion environnemental et social pour son exploitation gazière à la Pointe indienne.
Mme Soudan-Nonault a donné ce délai lors de sa descente à la pointe indienne, suite au constat fait par plusieurs personnes quant à la pollution due à la rupture d’un pipeline, dont la conséquence a été le déversement des produits dans la rivière Matali, à quelques mètres du gisement de gaz en exploitation.
Outre le plan de gestion environnementale et sociale, Mme Soudan-Nonault a également exigé les résultats des prélèvements qui ont été faits par des laboratoires agréés après la rupture de ce pipeline. Selon elle, ces résultats doivent portés sur l’audit environnemental et devraient être transmis au cabinet dans les quatre ou six mois indiqués.
Au cours de sa visite dans ce site, une présentation vidéo a été faite sur l’exploitation gazière par cette société. A l’issue de cette projection, elle a relevé que de 1960 à 2019, l’Aogc ne possède pas de schéma de l’implantation de toutes les pipelines qui amènent la production du lieu d’exploitation à la Congolaise de raffinerie (Coraf) pour le traitement.
«Lorsque je fais le contrôle de la situation de cette société, je me rends compte que de 1991, année d’entrée en vigueur de la loi, à ce jour, l’Aogc n’a jamais fait une étude d’impact environnemental et social pour savoir exactement de 1960, période du début de l’exploitation par cette société, à ce jour, quels ont été les dégâts causés dans la nature et bien d’autres informations y relatives», a-t-elle dit.
Au cours de cette visite de travail, Mme Soudan-Nonault a fait part de sa surprise en voyant son collaborateur, le directeur de l’environnement du Kouilou, se joindre aux équipes des ministères des hydrocarbures et de la santé pour délivrer un satisfecit, donnant des félicitations à l’Aogc, étant donné que cette société ne dispose d’aucune étude de l’impact environnemental.
Sur ce point, elle a déploré le manque de professionnalisme des équipes des ministères impliqués quant aux rapports qui ne reposent sur aucune procédure. «C’est pour cela que souvent je parle de la complaisance de l’administration qui a mis à mal tout le système étatique», a-t-elle ajouté.
«Pour qu’un rapport soit définitivement adopté, il doit faire l’objet d’une validation du comité interministériel qui statue sur le document, avant d’être soumis à la signature du ministre de l’environnement, en vue de l’établissement d’un certificat de conformité environnemental. Mais rien de tout cela n’a été fait», a fait savoir Mme Soudan Nonault.
Pour sa part, le Directeur général de l’Aogc a dit que cette situation est arrivée par accident. Selon lui, des études d’impact environnemental avaient été réalisées à la pointe indienne, ajoutant que le rapport d’audit environnemental existe depuis 2018.
Il a reconnu que les notions de développement durable doivent absolument intégrer les activités de l’Aogc, étant donné que cette société doit tenir compte des populations riveraines. «La notion de l’environnement doit être prise en compte dans nos activités. S’il y a quelques défaillances, nous nous efforcerons de régulariser tout cela», a-t-il rassuré. (ACI)