BRAZZAVILLE, 28 AOÛT (ACI) – Les acteurs impliqués dans la gestion des pesticides ont validé, le 27 août à Brazzaville, le rapport de consultation sur l’identification des Préparations pesticides extrêmement dangereuses et recensement des cas d’empoisonnement.
Présenté par l’ingénieur en chef d’agriculture, spécialiste en protection des végétaux, M. Maurice Obambi, ce document a identifié 452 formulations pesticides, dont 99% sont à usage agricole. Les catégories les plus rencontrées sont les insecticides, qui représentent 55% ; les fongicides, 26% ; et les herbicides, 9%, a-t-on appris.
Concernant les cas formels d’empoisonnement dus aux pesticides, le rapport a recensé au total cinq dans les structures sanitaires visitées, dont un cas de décès du patient après deux jours d’hospitalisation. Le Cryptogil, le Snipper, le Thiodan et le Ddvp (Dichlorvos) ont été identifiés comme responsables des cas d’empoisonnement.

L’usage remarquable des pesticides dans les départements de Brazzaville, de Pointe-Noire, du Niari, de la Bouenza, du Pool et des Plateaux est dû à la forte activité maraîchère.
Face à ces chiffres alarmants, le gouvernement de la République du Congo s’est engagé à éradiquer l’utilisation abusive des pesticides à travers le projet ‘’Appui au renforcement des capacités sur l’identification des Préparations pesticides extrêmement dangereuses (Pped) et la promotion des alternatives nécessaires’’ qui a été présenté à la même occasion.
« Il vous reviendra d’en assurer le relais auprès des producteurs, des services de santé…, afin de parvenir à une utilisation plus rationnelle et harmonieuse des pesticides », a dit le directeur de cabinet du ministre d’Etat en charge de l’agriculture, M. Hilaire Elénga, à l’ouverture de l’atelier de validation dudit rapport, organisé en partenariat avec la Fao.
Pour sa part, la représentante par intérim de cette agence onusienne en charge de l’alimentation et l’agriculture, Mme Micaela Marques de Sousa, a dit dans son discours lu par M. Thechel Ekoungoulou, chargé du bureau Fao, que ce rapport va aider à parvenir à une réduction significative des risques sur la santé humaine et de l’environnement, tout en augmentant la disponibilité des produits agropastoraux sains.
« La réduction des risques liés aux pesticides est l’un des domaines prioritaires du programme de gestion des pesticides de la Fao », a-t-elle déclaré en réitérant la disponibilité de cet organe à accompagner le Congo dans son processus de développement du secteur agricole.
De son côté, la coordonnatrice du projet Pped, Mme Alphonsine Louhouari, a souhaité qu’après la validation du projet, les participants s’organisent pour monter un projet de sensibilisation et de formation de tous les gestionnaires impliqués dans la gestion des pesticides.
Entre janvier 2015 et octobre 2019, les services des douanes congolais ont enregistré des importations des préparations pesticides de l’ordre de 6,2 millions de tonnes pour une valeur de plus de 7,9 milliards de Fcfa, a-t-on appris. (ACI/Loe Mercia)