BRAZZAVILLE, 31 JUIL (ACI) – Une trentaine d’experts, venus du Gabon, de la République démocratique du Congo (Rdc), du Cameroun, de la Guinée équatoriale, du Tchad et du Congo, participent depuis le 29 juillet à Brazzaville à trois réunions spéciales, toutes consacrées à la problématique de la criminalité faunique organisée, en vue de trouver des stratégies de riposte.
Les participants à ces assises vont élaborer des stratégies communes de lutte contre l’exploitation et le commerce illicite des produits fauniques au sein des Etats membres de la Commission des forêts de l’Afrique centrale (Comifac).
A cette occasion, les professionnels de la faune et de la flore vont étudier et concevoir des moyens plus efficients pour contrarier aussi bien le braconnage, la commercialisation des espèces fauniques emblématiques, intégralement protégées, que le trafic d’autres ressources naturelles issues des forêts sous régionales.
«La problématique majeure qui sera évoquée lors de ces ateliers est la gestion durable des ressources naturelles, notamment la faune et la flore sauvages. Le braconnage sera largement évoqué lors de ces ateliers qui ont pour objectif de renforcer la coopération inter-Etats, car étant transfrontalier et bien organisé, aucun pays n’est à mesure de le combattre individuellement. Ainsi, tous les pays doivent coopérer afin de faire face à tous les réseaux mafieux», a souligné M. Bonaventure Ebayi, un expert en la matière.
Ces réunions, ouvertes par la ministre de l’Economie forestière, Mme Rosalie Matondo, se tiennent sur trois jours. Le premier jour, les techniciens ont participé à un atelier de formation, organisé pour les agents d’application de la loi sur la faune.
Le deuxième jour, ils ont pris part à une autre réunion des directeurs de la faune de l’Afrique centrale, avant de clôturer la série par l’atelier de sensibilisation à la mise en œuvre de la stratégie commune africaine de lutte contre l’exploitation et le trafic illicite des produits fauniques de l’Afrique centrale.
Ouvrant les travaux, Mme Matondo a appelé à une solidarité transfrontalière forte afin de compromettre la montée fulgurante de la criminalité faunique dans l’espace Comifac.
«Plusieurs pays africains servent de transit dans l’exploitation et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore sauvages de l’Afrique, tel que le Congo, dont le port de Pointe-Noire constitue une plaque tournante. Le dernier fait est le passage récemment, par notre pays, de six tonnes d’ivoire en provenance du port de Matadi, en Rdc, pour le Vietnam. Les espèces fauniques phares comme l’éléphant, le rhinocéros, le léopard et les grands singes en paient le plus lourd tribu», s’est indigné Mme Matondo.
Ces réunions, organisées avec l’appui de l’Union européenne (Ue) et de plusieurs agences de lutte contre le braconnage, prennent fin le 31 juillet. (ACI)