BRAZZAVILLE, 02 AOUT (ACI) – Mme Ida Victorine Ngampolo, ancienne secrétaire générale-adjointe de l’Organisation panafricaine des femmes (Opf) a déclaré, le 31 juillet dernier à Brazzaville, que depuis l’adoption du pluralisme politique par les Etats, les rapports de l’Opf sont devenus plus étroits avec les structures gouvernementales, la donne a changé, parce que chaque ministre en charge de la condition féminine n’a pas forcement épousé le style de gouvernance de son prédécesseur, a-t-on appris du quotidien ‘’Les dépêches de Brazzaville’’.
Actuellement administrateur-maire de Djiri, 9ème arrondissement de Brazzaville, Mme Ngampolo, a fait cette déclaration lors de la célébration du 57ème anniversaire de cette organisation, placée sous le thème «Célébrer les victoires partielles». Elle a rappelé historiquement le rôle proéminent joué par les femmes.
Selon elle, il est envisagé maintenant de créer une autre organisation qui répondrait à plusieurs objectifs en faveur des femmes, entre autres le renforcement des capacités des organisations féminines, la formation des cadres, la lutte pour la prise en compte des femmes dans toutes les questions liées au développement, la solidarité des femmes dans leur pays pour la nomination des plus méritantes d’entre elles aux postes des responsabilités. «C’est ce que nous attendons de la future organisation, car nous ne nous sommes pas battues pour servir de décor», a-t-elle indiqué.
Parlant du Congo, elle s’est souvenue de l’ancienne ministre de la Promotion de la femme, Mme Catherine Embondza Lipiti, qui eut «l’ingénieuse idée» de décorer, à l’occasion de la journée de la femme africaine, les deux pionnières qui avaient pris part au congrès d’Alger en 1968, à savoir Mme Antoinette Badila et elle-même, souligne la source.
Mme Ngampolo a fait savoir que la date du 31 juillet a été consacrée «Journée de la femme africaine», à l’occasion du premier congrès de l’Organisation panafricaine des femmes (Pawo en anglais), tenu le 31 juillet 1974 à Dakar, au Sénégal.
La date historique souvent retenue pour cette journée, a-t-elle ajouté, est celle du 31 juillet 1962, où les femmes de tout le continent africain s’étaient réunies pour la première fois à Dar es Salaam, en Tanzanie, et avaient créé la première organisation des femmes, à savoir la “Conférence des femmes africaines” (Cfa). En l’absence de Mmes Jeanne Martin Cissé, secrétaire générale, et de Caroline Diop, chargée des relations extérieures, la permanence fut tenue successivement par Mmes Victorine Okotaka Ebalé, Romaine Poaty Ekouya et elle-même.
Son choix, a-t-elle rappelé, avait été dicté d’abord par le fait qu’elle avait conduit la délégation congolaise au 2ème congrès d’Alger. Ensuite, parce qu’elle fut désignée pour préparer le 10ème anniversaire prévu à Dar es Salaam.
«En effet, faut-il le rappeler, la tâche ne fut pas facile. Il fallait concilier les positions des pays, parce qu’en fait, les organisations féminines africaines obéissaient à la lettre aux consignes de leurs pays. Face au pays organisateur, il fallait tenir compte de la position de M. Mwalimu Niérere qui me reçut à deux reprises et avec qui j’ai dû négocier la participation des femmes de la Zapu de Josua Nkomo, membres de la panafricaine, la Tanzanie étant proche de la Zanu Pf du Président Robert Mungabé», a-t-elle dit.
En Angola, a poursuivi Mme Ngampolo, il y avait des divisions profondes avec les mouvements en présence. «Notre organisation, se voulant progressiste et rassembleur, bannissait l’exclusion. De ce fait, elle devait accepter toutes les femmes, fussent-elles progressistes ou modérées, sans perdre de vue qu’elles militaient essentiellement pour la libération des peuples. A notre entendement, la cause juste était défendue par celles qui se prononçaient sans ambiguïté contre l’apartheid, le colonialisme et toutes les formes de domination», a-t-elle expliqué.
En souvenir de cette journée, elle a rendu un hommage aux femmes de l’«Umoja Wana Wake wa Tanzania», à ses consœurs, Mmes Patience Katsivena de l’Anc en Afrique du Sud et Putus Appolus, la présidente de l’organisation des femmes de la Swapo, qui l’épaulèrent dans ce vaste travail d’organisation. (ACI)
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