BRAZZAVILLE, 15 MAI (ACI) – Le Comité national économique et financier (Cnef) a estimé, le 15 mai à Brazzaville, que vu les mesures prises par les autorités et la banque centrale, les banques commerciales sont capables de financer l’économie congolaise dans cette période de crise sanitaire.
Cet optimisme est fondé par le fait que l’Etat a pris des mesures dans le cadre de la Task force et que la banque centrale en a également pris dans le sens de l’assouplissement de sa politique monétaire, notamment à travers la baisse des taux directeurs et de la facilité de prêt marginal, a rassuré le directeur national de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), M. Michel Dzombala, à l’issue de la réunion inaugurale du Cnef.
Selon lui, la banque centrale a élargi la qualité de certains supports qui sont admis au financement. Toutes ces actions, dit-il, sont destinées à permettre aux banques de financer de manière beaucoup plus active l’économie congolaise.
« Je tiens à rassuré l’opinion nationale qu’il n’y a pas un problème de liquidité aujourd’hui. Les banques se portent bien malgré la crise. Toutes les mesures qui sont prises par le gouvernement, la banque centrale et les autres acteurs vont dans le sens de pouvoir permettre aux banques de continuer à financer l’économie de façon à ce que les entreprises et les particuliers puissent retrouver une activité et un mode de vie souhaitable », a dit M. Dzombala à la presse.
La mise en œuvre de toutes ces mesures se justifie, a-t-on noté, par la crise sanitaire qui sévit au Congo, et qui va avoir un impact sur le comportement des ménages et des entreprises. Donc, forcément, il y aura des difficultés dans le remboursement de certains prêts et une réticence des banques commerciales pour financer l’économie si rien n’est fait, parce que d’un autre côté, elles ont également des contraintes sur le plan prudentiel, a-t-il souligné.
A son avis, dans les prochaines semaines, les banques vont mettre en place les différentes mesures qui leur incombent pour pouvoir apporter ou soulager les entreprises, parmi lesquelles celles qui sont complètement sinistrées, notamment celles des secteurs du BTP, du tourisme et de l’hôtellerie.
Suite à la pandémie de Covid-19, M. Dzombala a fait observer que la situation économique va être difficile, puisqu’il y aura un impact sur l’emploi, la croissance et la consommation. Il y aura aussi des difficultés en ce qui concerne les importations et les exportations. Les mêmes difficultés seront observées au niveau de la balance courante. Mais les mesures prises par les autorités, la banque centrale et les autres institutions vont permettre au pays de faire face à la pandémie et retrouver le sentier de la croissance.
Concernant cette croissance économique, il a fait savoir qu’il est encore trop tôt d’en donner des indications. « Nous sommes encore en train de collecter toutes les informations sur tous les secteurs macroéconomiques, et nous sommes très avancés. Mais les chiffres qui ont été émis par le comité de cadrage macroéconomique tablent sur une récession qui va tourner entre -6 et -9%. C’est encore des chiffres provisoires que nous devons affiner, dans le cadre de la collecte des informations que nous avons engagées sur tout le territoire national », a conclu M. Dzombala.
La réunion du Cnef a adopté le règlement intérieur de cette nouvelle institution née des cendres du Comité monétaire économique et financier et du Conseil national de crédit, a-t-on rappelé. (ACI/ Nadège Makoubama/Audrey Sounguika)
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