BRAZZAVILLE, 26 JAN (ACI) – Le coordonnateur national du projet Central african backbone (Cab), M. Yvon Didier Miéhakanda, a annoncé le 24 janvier à Brazzaville, que l’interconnexion entre le Congo et le Gabon en réseau à haut débit est prévue pour mars prochain.
Cette annonce officielle fait suite à la réunion technique tenue le 19 janvier à Libreville (Gabon), entre les experts des deux pays. Cette séance d’harmonisation a permis à la partie gabonaise d’annoncer la fin de l’implémentation de son réseau à haut débit, prêt à être relié à celui du Congo dont les travaux ont été achevés le 20 décembre dernier.
Au cours de cette réunion technique, les experts congolais et gabonais ont statué sur l’état d’avancement de la construction des deux réseaux et de leur mise en service. Selon M. Miéhakanda, il ne reste plus que 150 m de liaison en fibre optique pour connecter les deux réseaux.
«Le travail que nous avons fait jusqu’ici est plus difficile et important que l’interconnexion. Nous avons deux chambres de part et d’autre de chaque point de connexion, espacées de 150 m. C’est juste creuser et mettre de la fibre optique. C’est environ deux semaines de travaux», a rassuré le coordonnateur du projet Cab Congo.
Pour finaliser ce processus tant sur le volet technique que juridique et administratif, les deux parties ont convenu de mettre en place, le 20 février prochain à Brazzaville, un comité mixte paritaire. Avec tous les experts et parties impliqués, à l’instar des régulateurs et coordonnateurs des projets Cab des deux pays, il devra statuer sur la gouvernance de ce partenariat et sur l’ensemble des questions relatives à la détermination des matières technique administrative et financière devant sous-tendre cette coopération interétatique d’interconnexion physique des infrastructures numériques, a indiqué M. Miéhakanda.
Le comité procèdera également aux négociations et à la rédaction des conventions d’interconnexion, des accords commerciaux et ceux dits de «peering», a-t-on annoncé. Il se penchera également sur les détails de l’inauguration prévue pour fin mars, dans le village Lekoko, au Gabon, à la frontière avec le Congo. C’est dans cette même localité, de l’autre côté du Congo, que s’est déroulée, le 22 décembre dernier, la cérémonie de remise officielle de cette infrastructure à fibre optique au ministre de tutelle.
«Ce n’était pas de l’interconnexion comme certains ont pu le penser. Notre réseau étant terminé, nous procédons à la présentation et à sa remise officielle», a rappelé M. Miéhakanda.
Le but de cette interconnexion, au-delà du fait qu’elle fournira une sortie internationale supplémentaire en plus de celle du câble Wacs, est d’être un véritable outil d’intégration sous régionale. Cette connexion présente des avantages dans la transmission des données d’un pays de la sous-région à un autre sans transiter par les câbles sous-marins internationaux ; l’augmentation du taux de pénétration de l’Internet à haut débit et la dissémination de la connectivité internationale sur l’ensemble du territoire des Etats concernés.
Après cette première phase du projet Cab destiné à relier le Congo au Gabon, d’un coût de 15 milliards de FCFA, cofinancée par le Congo et la Banque mondiale, le projet a entamé les études de la deuxième phase, dite réseau nord. Ce sont les interconnexions avec le Cameroun, dont la fin des travaux est prévue pour fin 2019 et avec la Centrafrique, où il sera question d’une fibre optique sous-fluviale dans le lit de la Sangha. L’appel d’offres pour recruter le constructeur sera lancé le mois prochain, a indiqué le coordonnateur du projet Cab Congo.
La délégation congolaise a été conduite par M. Miéhakanda et le conseiller à l’économie numérique du ministre congolais des Postes, télécommunications et de l’économie numérique, M. Rolland Andely.
La partie gabonaise, quant à elle, a été représentée par le directeur général de la Société du patrimoine des infrastructures numériques (Spin), M. Axcèle Kisangou-Mouélé. (ACI)/Redaction
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