BRAZZAVILLE, 13 NOV (ACI) – Le Congo et l’Organisation des producteurs de pétrole africain (Appo) ont paraphé, le 12 novembre à Brazzaville, l’accord marquant la relocalisation définitive du siège de cette organisation dans la capitale congolaise, suite à l’évaluation de degré de conformité du Congo aux exigences minimales.
Cet accord a été signé respectivement par le ministre en charge des Affaires étrangères, M. Jean Claude Gakosso et le secrétaire général de l’Appo, M. Omar Farouk Ibrahim, en présence du vice-premier ministre, M. Firmin Ayessa représentant le Premier ministre, du ministre des Hydrocarbures, M. Jean Marc Tchystète Tchicaya et le ministre de la Justice Ange Aimé Wilfrid Bininga.
La décision de ramener le siège à Brazzaville a été adoptée à l’unanimité le 15 juin dernier lors de la 38ème session de cette organisation. Ce siège avait été temporairement transféré en 2018 à Abuja au Nigéria lorsque ce pays assurait la présidence de l’Appo.
Au cours de cette réunion, M. Farouk Ibrahim a présenté de nombreux défis à court et long terme identifiés pour l’industrie africaine du pétrole et du gaz, notamment celui lié à l’impact de la Covid-19 sur les économies des pays et la vie des populations.
Le rapport sur l’impact souligne que les pays membres sont plus sujets aux chocs mondiaux que d’autres économies qui ne dépendent pas des revenus du pétrole et du gaz.
Selon M. Farouk Ibrahim, «les pays membres dépendent des marchés extérieurs pour leurs recettes d’exportation, les investissements directs étrangers (Ide), la technologie du pétrole et du gaz». Le second est le changement de paradigme mondial consistant à passer des combustibles fossiles aux énergies renouvelables, a-t-il ajouté.
«Nous nous sommes demandés ce qui adviendrait des économies des pays membres qui dépendent fortement des revenus des exportations d’hydrocarbures si tous les objectifs de la Cop-21 étaient atteints. Dans quelle mesure nos pays sont-ils préparés à une économie mondiale sans combustibles fossiles ?» s’est-il interrogé.
Dans le sillage de la Cop-21 où les gouvernements d’origine de ses compagnies pétrolières internationales imposent des restrictions aux investissements dans les hydrocarbures, les compagnies pétrolières internationales n’ont d’autres choix que de se conformer aux réglementations de leurs gouvernements d’origine, ce qui entraîne un manque de financement pour les projets d’hydrocarbures, a-t-il précisé.
De même, il a fait savoir que dans quelques années, les pays africains qui dépendent fortement des Ide pour le développement de leur secteur verront cette source tarir et leurs industries pétrolière et gazière mourir de mort naturelle.
Face aux défis de financement, de technologie et d’infrastructures en énergie, M. Farouk Ibrahim a invité les pays membres de mettre leurs ressources en commun et d’élaborer une stratégie pour relever et surmonter les difficultés à l’image des pays plus développés qui ont jugé de collaborer pour atteindre les objectifs économiques.
De son côté, le ministre Gakosso a, au nom du gouvernement, pris l’engagement de tout mettre en œuvre pour assumer avec responsabilité les obligations résultant de l’accord de siège signé et assurer toutes les facilités nécessaires à l’exercice des activités de l’association.
Le conseil des ministres de l’Appo a approuvé la création de la société Africaine d’investissement en énergie (Aeicorp) pour remplacer l’ancien Fonds de l’Association des producteurs de pétrole africains (Appa), en vue de financer le développement des infrastructures du secteur des hydrocarbures et de l’énergie en Afrique, a-t-on appris. (ACI)