BRAZZAVILLE, 26 FEV (ACI) – L’absence des dispositions juridiques adaptées ainsi que le caractère virtuel des contenus piratés et diffusés aggravé par l’insuffisance des capacités techniques de lutte contre le piratage des contenus audiovisuels via internet rendent difficile la répression des actes illégaux ainsi posés, a indiqué, le 25 février à Brazzaville, le ministre de la Communication et des médias, M. Thierry Moungalla.
Au cours d’une conférence sur les stratégies de lutte contre le piratage des contenus audiovisuels via internet, organisée par le Conseil supérieur de la liberté de communication (Cslc), il a souligné que cette absence permet le plus souvent aux auteurs de ces méfaits d’échapper aux conséquences néfastes de leurs actes. Pour lui, les freins de tous ordres ont des conséquences parfois irrémédiables sur la situation des acteurs des écosystèmes ainsi mis à mal par ces pirates.
Ce piratage concerne aussi d’autres modes de diffusion, tant il dégrade les conditions d’exercice des métiers des diffuseurs honnêtes en ruinant le plus souvent la rentabilité de leurs business, a-t-il poursuivi, précisant que cette conférence devrait envisager les moyens de mettre fin à ce phénomène.
Poursuivant son propos, M. Moungalla a dit que les victimes du piratage via internet sont nombreuses et qu’on peut citer les éditeurs des contenus, tous les professionnels et artistes, les diffuseurs et télé-distributeurs. Il a aussi fait savoir que l’Etat lui-même perd toutes les taxes sur tous les tableaux en termes de revenus fiscaux amoindris de taxes évaporés et de perte de maîtrise entre les contenus des produits diffusés.
Selon lui, les populations, elles-mêmes victimes parmi les victimes, consommatrices ultimes des contenus devenus douteux du fait de l’absence de protection des publics les plus fragiles ou de l’évaporation des mécanismes de contrôle parental sur les programmes les plus sensibles.
«Le piratage est un mal qui ronge les économies, appauvrit les sociétés de télédistribution, de producteurs de programmes, d’entreprises de médias audiovisuels, les auteurs de divers arts, les mécènes et les éditions diverses», a déclaré le président du Cslc, M. Philipe Mvouo.
Intervenant à cette occasion, l’enseignant chercheur à l’Université Marien Ngouabi, M. Idriss Bossoto, a fait son exposé en quatre points, à savoir la définition du piratage, les pratiques de piratage, le profil des pirates et le profil de piratage au Congo.
Pour lui, la protection des contenus audiovisuels face au piratage en ligne est un réel problème qui se manifeste à deux niveaux. Il y a d’abord la méconnaissance des textes et des règles qui régissent la consommation des biens audios. Ensuite, il y a la facilité d’accès aux contenus en ligne.
A ce sujet, a-t-il ajouté, on a la possibilité d’accéder à n’importe quel contenu, n’importe où, n’importe quand et à partir de n’importe quel dispositif connecté. L’absence de cadre de régulation fait de nombreux pays africains le paradis du numérique, du fait que les autorités ne sont pas assez répressives.
Par conséquent, la mise en place des moyens juridiques et d’outils de sensibilisation ainsi que de répression à grande échelle s’imposent, a conclu M. Bossoto.
Il ressort de cette conférence qu’il n’existe pas de solution miracle pour éradiquer le piratage des contenus audiovisuels via internet au Congo. (ACI/Audrey Sounguika)