BRAZZAVILLE, 29 JUIL (ACI) – Le chef du pôle économique de la Fédération de l’opposition congolaise (Foc), M. Clément Miérassa, a demandé, le 27 juillet à Brazzaville, au gouvernement de libérer tous les prisonniers politiques avant la tenue d’un dialogue national inclusif qui touchera tous les aspects de l’avenir du pays et créera les conditions d’une gestion rigoureuse des affaires publiques.
Selon M. Miérassa, rien ne bouge sur le terrain, malgré l’exigence des réformes audacieuses et immédiates pour imprimer un changement positif dans la gestion des ressources publiques. «La lutte contre la corruption et les antivaleurs demeure au niveau des incantations et d’annonces non-suivies d’effets», a-t-il insisté lors de la conférence de presse qu’il a animée dans la capitale congolaise.
A ce propos, les Congolais attendent toujours la réalisation de l’audit, compte tenu de la stabilisation dans lequel étaient censés être logés les excédents budgétaires entre 2003 et 2014, ceux des grands travaux, du Trésor et autres», a-t-il indiqué.
Donnant son point de vue sur l’accord Congo-Fmi, sur les montants et les modalités de décaissement de cette aide financière, M. Miérassa a dit que le pays est sous tutelle. «L’apport financier annuel du Fmi n’est que de 87,33 milliards de Fcfa en moyenne sur trois ans. On peut dès lors s’interroger sur son impact réel après», a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, la Foc a été pessimiste quant à la capacité de l’Etat d’assurer le remboursement du service de la dette tant intérieure qu’extérieure. Il s’agit notamment de la capacité de faire face aux engagements déjà pris et à prendre avec la Chine et les traders.
Evoquant les chiffres du ministère des Finances et du budget, M. Miérassa a rappelé que la dette du Congo, qui s’élève à 5780 milliards de Fcfa au 31 décembre 2018, est qualifiée d’insoutenable, car elle représente non pas 77% du Produit intérieur brut (Pib) comme annoncé officiellement, mais plutôt 120%, chiffre largement supérieur à la norme de la Communauté des Etats et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) fixée à 70%.
«Le non-respect par le gouvernement des demandes du Fmi explique le niveau du programme qui, convenons-en, est un programme à minima. Constatons également que le pouvoir tarde à rendre publique la lettre d’intention qui contient l’essentiel des 48 mesures drastiques à mettre en œuvre», a fait observer le chef du pôle économique de la fédération de l’opposition.
D’après lui, la réaction du Premier ministre, qui a déclaré que «le plus dur est de donner notre cadence dans la manière de gérer nos affaires publiques», est un véritable aveu d’impuissance du système dont le gouvernement n’a pas été capable de transmettre au Parlement, comme convenu lors de la dernière mission du Fmi, certains documents.
Le chef du Foc a également demandé au gouvernement de ne pas se servir du programme sur la Facilité élargie de crédit (Fec) conclu avec le Fmi pour protéger les responsables des crimes économiques.
La Foc est constituée du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad), de l’Initiative pour la démocratie au Congo (Idc) et de la Composante Jean-Marie Michel Mokoko (Cj3m). (ACI)
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