BRAZZAVILLE, 10 MAI (ACI) – Le Parlement a adopté, le 9 mai à Brazzaville, le projet de loi autorisant le Président de la République, M. Denis Sassou N’Guesso, à proroger l’état d’urgence sanitaire au Congo jusqu’au 31 mai prochain, en vue de lui permettre de prendre, par décret, une série de mesures pour endiguer l’épidémie de Covid-19 qui perdure dans le pays.
Ledit projet de loi donne à l’État des moyens supplémentaires pour faire face à la pandémie de Covid-19 et l’encadrement juridique nécessaire pour agir au quotidien et faire accepter le confinement face à l’épidémie.
Après sa présentation au Conseil des ministres, le 8 mai dernier, à son tour, le Parlement a permis pour une deuxième fois la prorogation de l’état d’urgence sanitaire adopté le 19 avril dernier, et qui s’achève ce 10 mai.
En effet, l’état d’urgence sanitaire a pour but de réglementer les déplacements, les transports et de l’ouverture des établissements recevant du public et les lieux de réunion. Il permet de procéder aux réquisitions de tout bien et service nécessaires, afin de lutter contre la catastrophe sanitaire.
A ce propos, le ministre de la justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, M. Aimé Ange Wilfrid Bininga, a dit que lorsque l’état d’urgence est décrété, le pays rentre dans un régime exceptionnel qui favorise et encourage la restriction des libertés. ”On ne peut pas avoir un confinement sans état d’urgence”, a-t-il poursuivi.
Pour sa part, clôturant les travaux de cette 5ème session extraordinaire tenue en un jour, le président du Sénat, M. Pierre Ngolo, a fait savoir que cette session s’est inscrite dans le sens des intérêts supérieurs de la nation et de l’impératif catégorique de protection de la population face au risque de propagation du Covid-19, particulièrement dans les grandes villes, Brazzaville et Pointe-Noire.
«En donnant le premier accord sur la prorogation de l’état d’urgence sanitaire pour la deuxième fois dans l’intervalle de 20 jours, le Sénat avait l’espoir que la situation allait s’améliorer, ce qui n’est pas le cas. N’ayant pas d’autres choix pour sauver la vie des citoyens, la responsabilité commande d’éviter toute complaisance», a -t-il ajouté.
Au cours de cette séance plénière, M. Ngolo a appelé les Congolais à ne pas céder à la tentation de la jouissance et de baisser la garde, afin que la mobilisation de tous, dans une vraie complicité dirigeante et citoyenne, sauve le Congo.
Le port de masques par exemple, a-t-il dit, n’est pas dans les usages des Congolais, mais il s’impose comme une exigence sécuritaire. Selon lui, la discipline pour tous et partout est le seul chemin de la victoire sur le Covid-19.
«Comme le Président de la République, le Sénat soutient que toute démagogie sur la question délicate de la pandémie relèverait de l’irresponsabilité. Notre appel incessant est que tous, nous nous imposions le strict respect des gestes barrières», a insisté, M. Ngolo.
Le Congo est à sa troisième déclaration de l’état d’urgence sanitaire, après celle du 20 mars, déclaré par M. Sassou N’Guesso et celle du 20 avril adopté par le Parlement, a-t-on rappelé. (ACI)