BRAZZAVILLE, 20 JAN (ACI) – La présidente de la Fédération de l’opposition congolaise (Foc), Mme Claudine Munari, a souhaité, le 17 janvier dernier à Brazzaville, que le Conseil national du dialogue (Cnd) soit un organe décisionnel et capable de revêtir ses décisions du caractère exécutoire et obligatoire à l’égard de tous pour augmenter son utilité et son efficacité.
«Le contrôle absolu sur l’organe du dialogue assorti d’un droit de veto est malsain, autrement, cet organe sera cantonné à organiser des parades des personnalités et à consoler de bonnes âmes», a-t-elle dit au cours d’une conférence de presse, avant de suggérer une dissolution immédiate de ce conseil en l’état et l’organisation des consultations sur le cadre de la tenue d’un dialogue patriotique.
Selon elle, l’esprit de paix et de dialogue ne s’inscrit pas dans la création des organes chargés d’organiser des pourparlers entre les protagonistes des conflits, mais dans une hygiène morale et de comportement visant à éviter de créer des problèmes.
Par ailleurs, Mme Munari a déploré la loi organique du Cnd qui fait de cet organe une annexe de la présidence de la République, qui nomme un quantum des membres en conseil des ministres et peut nommer sans limite d’autres membres en dehors.
«Non seulement le conseil tout entier est placé sous l’autorité du Président de la République, mais en plus, celui-ci en dispose à sa seule guise. C’est le Président qui saisit le conseil. Il peut donc ne pas le saisir et le rendre inopérant», a-t-elle ajouté avant de poursuivre que le conseil n’a aucun pouvoir et il se limite à faire le rapport de ses travaux au Chef de l’Etat, qui décide de donner ou ne pas donner suite à ses recommandations.
Pour elle, le dialogue, à n’en point douter, sera au cœur de toute solution pacifique et la Fédération de l’opposition congolaise est prête à apporter des contributions, bien qu’elle constate qu’à ce jour, le dialogue est confondu avec le conseil national du dialogue qui n’en est qu’un instrument, a-t-elle poursuivi, soulignant que le dialogue est, à cette fin, non pas une voie parmi d’autres, mais le ‘‘primus inter pares’’.
Par ailleurs, elle a notifié que pour son parti, l’esprit de paix et de dialogue ne s’inscrit pas dans la création des organes chargés d’organiser des pourparlers entre les protagonistes des conflits, mais dans une hygiène morale et de comportement visant à éviter de créer des problèmes.
Concernant la paix dont a fait état le Président de la République, M. Denis Sassou N’Guesso, dans son message du 17 décembre 2019 sur l’état de la nation, elle a souligné que dans un premier temps, les dirigeants qui n’organisent pas les guerres et les pays qui sont en paix ne font pas de la paix un sujet politique ; secondo, la paix est une condition propice et essentielle à la création des richesses et à la création des richesses. Il importe aussi de mentionner qu’elle ne se suffit pas à elle-même. La prospérité des nations a besoin de bien plus.
En ce qui concerne l’effondrement du viaduc suite à une pluie, elle a fait savoir qu’en application des lois, la garantie décennale oblige le maître d’œuvre à refaire les travaux à ses frais. «On peut voir la fragilité de sa structure dans les décombres. Nous espérons que cette fois, ce nouveau dossier qui s’ajoute à d’autres sur le bureau du procureur de la République donnera lieu à une action publique. Les travaux qui ont été estampillés de l’étiquette des grands travaux ont été mal conçus pour la plupart et mal exécutés. Ils sont à refaire et le pays est à reconstruire», a-t-elle dit. (ACI)