BRAZZAVILLE, 25 JAN (ACI) – Le président du parti politique Unis pour le Congo (Upc), M. Paulin Makaya, a exigé, le 24 janvier à Brazzaville, plusieurs conditions pour l’organisation de l’élection présidentielle prévue en mars 2021.
«Nous demandons au pouvoir d’organiser un véritable dialogue national inclusif. De ce dialogue sortira un fichier électoral, car l’actuel a plus de 500 mille électeurs fictifs», a fait constater M. Makaya lors de la cérémonie d’échange de vœux avec la presse nationale et internationale.
Donnant son point de vue sur l’organisation de ladite présidentielle, il a réclamé la libération des prisonniers politiques congolais, notamment le général Jean-Marie Michel Mokoko, l’ancien ministre André Okombi Salissa et les autres.
Pour lui, il faut mettre en place une commission mixte paritaire qui aura pour mission de compiler toutes les propositions de sortie de crise.
Répondant aux questions des journalistes, M. Makaya a dit que «le Congo n’a connu des élections crédibles et acceptées par tout le monde qu’en 1992».
Selon lui, le Congo traverse l’un des moments les plus sombres de son histoire. Cataclysmes naturelles, crises multidimensionnelles, c’est-à-dire que tous les indicateurs socio-économiques, politiques et culturels sont au rouge. «Le fonctionnement des institutions est bloqué, l’économie est déséquilibrée, la crédibilité du pays est ébranlée», a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, afin d’éviter toutes contestations pouvant conduire à des troubles souvent nuisibles à la paix et à l’unité nationale chères au peuple, l’Upc et son président ont proposé, pour une démocratie apaisée, entre autres, de mettre en place dans un bref délai une commission électorale nationale indépendante, reflétant le paysage politique social et culturel congolais, qui sera une administration technique d’un ministère des affaires électorales à créer.
M. Makaya a également proposé de reprendre, dans un bref délai, le recensement de la population en vue d’une meilleure maîtrise du corps électoral, et la convocation de toute la classe politique et la société civile congolaise, afin de mettre en place un chronogramme afférent à la préparation du processus électoral.
«La communauté internationale nous observe aujourd’hui, tout comme au lendemain de nos indépendances, attendant le jour où nous donnerons la preuve de notre sagesse et de notre maturité politique, de notre prise de conscience collective, afin d’assumer de manière responsable notre destin commun» a-t-il conclu.
Après un emprisonnement, M. Paulin Makaya a libéré en novembre 2018, après 1.100 jours de détention, pour avoir manifesté son opposition au changement de la constitution du 20 janvier 2002, a-t-on rappelé. (ACI/Audrey Sounguika)