BRAZZAVILLE, 12 AOÛT (ACI) – Le président national de l’Union des démocrates humanistes (Udh-Yuki), M. Guy Brice Parfait Kolélas, a contesté, le 9 août à Brazzaville, certaines dispositions de l’avant-projet de loi complétant et modifiant la loi électorale, déposées par le ministre de l’intérieur et de la décentralisation au Parlement pour leur examen et adoption.
« Dans ce nouveau projet de loi, le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, M. Zéphirin Mboulou, a introduit plusieurs dispositions qui violent la constitution du 25 octobre 2015 », a-t-il dit dans sa déclaration lue au cours d’une conférence de presse. A cette occasion, il a souligné que ces dispositions concernent le vote par anticipation des agents de la force publique et l’établissement d’une liste électorale spéciale.
Selon lui, cet acte d’enrôlement spécial des agents de la force publique “ne favorise pas l’opposition politique congolaise, car le Président de la République et le ministre de l’intérieur sont tous les deux membres du Parti congolais du travail (Pct), parti au pouvoir”. Pour lui, à travers cette loi, ils manifestent l’intention d’utiliser à des fins personnelles et électorales les agents de la force publique parce qu’ils sont les seuls à connaître les effectifs réels de ces derniers.
« Si nous acceptons aujourd’hui l’établissement d’une liste d’enrôlement spéciale des agents de la force publique et admettons en même temps le vote par anticipation des militaires, gendarmes et policiers, sous prétexte de leur laisser une marge pour mieux sécuriser les élections le jour du scrutin, nous validerons alors la fraude par le double vote (…) au profit du candidat du Pct », a fait savoir M.Kolélas.
Le président de l’Udh-Yuki a relevé que rien ne justifie le vote par anticipation de la force publique, ni la mise en place d’une liste électorale spéciale des militaires, gendarmes et policiers, parce que la loi électorale actuelle n’interdit pas le vote des hommes en uniforme.
Ainsi, il a rappelé l’article 89 de la constitution du 25 octobre 2015, qui stipule que « le droit de vote est reconnu à toute personne inscrite sur une liste électorale, porteuse d’une carte d’électeur et d’une des pièces d’identité prévues par les textes en vigueur. Toutefois, sous réserve du contrôle de leur pièce d’identité, de leur carte d’électeur et de leur titre de mission, sont admis à voter en dehors de leurs lieux d’inscription, les fonctionnaires civils et militaires, les magistrats en mission et toute autre personne en déplacement pour raison de service ou de campagne électorale ».
En outre, il a fait savoir que l’article 5 de la constitution du 25 octobre 2015 précise que « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce au moyen du suffrage universel, par ses représentants élus ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple, aucun corps de l’État ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice ». (ACI)