BRAZZAVILLE, 06 MAI (ACI) – La République du Congo n’est pas une cité des vérités interdites, car le pays s’affirme résolument dans la promotion de ses valeurs en encadrant les métiers de la presse dans le sens des universels, a dit, le 3 mai dernier à Brazzaville, le président du Conseil supérieur de la liberté de la communication (Cslc), M. Philippe Mvouo.

«La peur que vous avez est tout simplement votre incapacité à vivre et à dire la vérité, c’est le refus de la vérité. Personne ne peut avoir peur de la lumière parce que le Congo n’est pas un pays qui vit dans l’obscurité ou dans les ténèbres», a-t-il souligné lors du colloque sur la journée mondiale de la liberté de la presse.
Exhortant les professionnels de médias à plus de courage et de professionnalisme, il a indiqué que les journalistes congolais pratiquent ce qu’on appelle le ‘’journalopessimisme’’. «Vous ne pouvez pas aimer votre métier lorsque vous nourrissez des idées mauvaises pour ladite profession. Cela vous empêchera de l’exercer avec amour», a-t-il poursuivi.
Pour lui, la journée mondiale de la liberté de la presse permet aussi de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession dans le monde. Cet hommage est aussi réservé à ceux qui, de mort naturelle, ont quitté la terre des hommes l’année écoulée et courant le premier semestre de l’année en cours.
A cet effet, il a salué le soutien ‘’inestimable’’ de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif), de l’Unesco, de l’Union européenne (Ue) et des Organes de régulation frères comme le Csa de la Belgique et tous ceux des pays de l’Afrique centrale, ainsi que les associations de la Belgique pour la tenue des assises de la presse congolaise en octobre dernier.
Au cours de ce colloque, trois sous-thèmes ont été développés, notamment «Le journalisme et les élections en période de désinformation», «La presse congolaise face aux réseaux sociaux» et «Le journalisme d’investigation au Congo».
Abordant le sous-thème «La presse congolaise face aux réseaux sociaux», M. Idriss Bossoto, enseignant chercheur à l’Université Marien Ngouabi (Umng), a dénoncé entre autres l’absence de politique de développement des médias congolais, le manque de financement et le non-respect des attentes du public en matière d’information.
Selon lui, la presse congolaise devrait être omniprésente en ligne et mettre aussi en place une politique de transformation digitale des médias, en se positionnant sur internet et en développant les compétences numériques des journalistes. «Les médias doivent avoir la capacité de diversifier leur contenu en ligne et tenir compte des besoins informationnels des congolais», a-t-il suggéré.
Pour sa part, le Pr Robert Ludovic Miyouna a reconnu que les politiques influencent considérablement la pratique du journalisme. Par conséquent, il faut renforcer les lois pour permettre aux journalistes d’exercer librement leur métier, a-t-il dit.
Quant au sous-thème «Le journalisme d’investigation au Congo», le directeur du journal «L’Horizon Africain», M. Joachim Mbandza, a signifié que la presse congolaise pratique moins ce genre en raison de sa complexité qui demande des moyens matériels, financiers et humains plus importants.
La journée mondiale de la liberté de la presse a été proclamée le 3 mai 1993, suite au cri poussé en 1991 par des journalistes africains à travers la déclaration de Windhoek sur le pluralisme et l’indépendance des médias.
Cette journée a été célébrée sous le thème «Les médias pour la démocratie : le journalisme et les élections en période de désinformation». (ACI/Grace Dinzebi)