BRAZZAVILLE, 18 NOV (ACI) – Vingt cinq cadres et agents du Centre hospitalier universitaire de Brazzaville (Chu-B) ont suivi du 14 au 15 novembre dernier dans la capitale congolaise, une formation sur la prévention et le contrôle des infections pour la préparation aux épidémies, notamment celles liées à l’épidémie de la maladie à virus Ebola.
Organisée en partenariat avec la Croix Rouge française (Crfs), cette formation a couvert les notions de protection des personnels et les phases d’accueil, de transfert, d’isolement temporaire et de prise en charge des premiers patients en l’absence de centres de traitement.
La formation a visé à préparer le personnel du Chu-B à se protéger et accueillir les premiers patients suspects dans les meilleures conditions de sécurité pour les patients et l’environnement, selon les termes de référence de cette rencontre. A la fin de ces assises, les participants devraient mettre en œuvre des mesures de protection individuelles et collectives et repérer les symptômes évocateurs de la maladie à virus Ebola (Mve).
A l’issue de cette formation, les participants devraient également être capables de mettre en place les procédures d’isolement des patients suspects ou décédés, et de savoir identifier les personnes en contact avec le patient suspect.
Les thèmes en débat ont porté entre autres sur «Les généralités sur la maladie à virus Ebola et mesures de protection, solutions chlorées», «Protection individuelle, habillage et déshabillage» ainsi que «Accueil et tirage du patient».
Les travaux se sont déroulés en atelier et ont été animés par des spécialistes de la Croix Rouge Française. La phase pratique a consisté en des présentations sur le travail déjà réalisé en République démocratique du Congo (Rdc) où sévit cette maladie. Des séances de simulation ont été également organisées au cours de cette formation pour lier la théorie à la pratique. Une présentation des kits d’isolement temporaire a été faite aussi aux participants.
Dans l’attente de la validation officielle du plan national et des recommandations pour les protocoles et tenues des formations, la Crf s’est appuyée sur les protocoles et modules utilisés sur ses projets en Rdc, validés par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), pour lesquels elle a participé à l’élaboration.
La République du Congo a réalisé un plan de préparation national de lutte contre Ebola, incluant la phase de réponse immédiate des hôpitaux lors de l’apparition potentielle des premiers cas suspects. Le Chu-B, en qualité d’hôpital national de référence, se prépare à l’accueil et l’hospitalisation des premiers patients, en se réservant, notamment, deux salles d’isolement au sein de son service des maladies infectieuses comme recommandé par l’Oms. Les autres hôpitaux de Brazzaville, accueillant des urgences, doivent également se préparer à cette éventualité.
Lors des deux dernières épidémies (9ème et 10ème) de Mve ayant touché la Rdc, la Crf a développé une approche de prévention et contrôle des infections du système de santé ayant pour objectif de protéger les structures de santé susceptibles de recevoir des patients contaminés. La protection du personnel de santé constitue une priorité, car il s’agit des premières personnes contaminées dans les premiers temps de l’épidémie, entraînant une altération préjudiciable du fonctionnement du système de santé.
La formation du personnel de santé et la mise en place des procédures de détection et d’isolement font partie des premières actions simples à mener dans les hôpitaux, a-t-on noté dans les termes de référence de la Crf qui a réalisé en août 2019 un travail de terrain intitulé «Préparation Mve du Chu de Brazzaville».
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le directeur général du Chu-B, Me Sylvain Villiard. Celui-ci a exprimé sa satisfaction quant à la tenue de cette formation qui a permis de donner aux personnels soignant du Chu-B plus d’informations et les moyens de se prémunir contre cette maladie très mortelle, car ces derniers sont les premiers à être en contact direct avec les malades. «Il faut protéger les employés qui sont la plus grande ressource de l’hôpital, sans lesquels rien ne peut se faire», a-t-il dit. (ACI)
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