BRAZZAVILLE, 14 OCT (ACI) – Le Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Clément Mouamba, a lancé le 11 octobre dernier à Brazzaville, la campagne nationale de sensibilisation contre le cancer du sein et du col de l’utérus, dénommée ‘’Octobre rose’’, en vue de promouvoir et de développer la lutte contre cette pandémie dans tous ses aspects.
Cette campagne a pour but d’informer et d’éduquer les populations, ainsi que de conduire à l’adoption d’une assistance aux personnes atteintes de cette maladie, a-t-on indiqué.
Pendant tout le mois d’octobre, les professionnels de santé, les Ong et les associations se réunissent à travers le monde autour de l’information sur le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus. Cette campagne est un signal pour montrer le soutien du gouvernement de la république du Congo à l’engagement contre ces types de cancers qui sont les plus diagnostiqués chez les femmes à travers le monde, et pour améliorer l’état de santé de la population congolaise, a-t-on appris.
Le cancer du sein reste une infection grave qui tue. Près de 80 pour 100 de personnes malades meurent de cette maladie chaque année au Congo par ignorance et à cause des difficultés de prise en charge. Il s’agit d’un enjeu majeur de santé publique qui concerne l’ensemble de la société.
«Une femme sur huit est touchée au court de sa vie», a indiqué, dans son mot de circonstance, la ministre de la Santé, de la population, de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Mme Lydia Mikolo.
Selon le rapport biennal 2016-2018 du registre de cancer du Congo, 220 cas de cancer du sein et 107 cas de cancer du col de l’utérus ont été enregistrés. Ces chiffres cachent une réalité sur l’ampleur de la maladie, a-t-elle dit.
«Les résultats obtenus pendant 15 jours de la campagne ‘’Octobre rose’’ 2018 ont révélé que sur 62 femmes dépistées par jour, en moyenne 5 cas de cancer ont été diagnostiqués dans les 4 centres de dépistage retenus à Brazzaville, soit un taux de près de 10 pour 100 des femmes qui ont été dépistées en 2018. Ce sont des chiffres qui font peur», a fait savoir Mme Mikolo.
Lorsqu’il est détecté à un stade précoce, le cancer se guérit dans 9 cas sur 10. Le dépistage est vital. Cela impose à la société de se mobiliser collectivement, car la mobilisation donne des résultats. La mortalité par le cancer du sein a diminué de 1,5 pour 100 par an depuis 2005, grâce à la précocité des diagnostics et aux progrès de la prise en charge, a-t-elle indiqué.
Selon elle, cette dynamique reste fragile et qu’il faille se mobiliser davantage. «Il nous faut donc poursuivre, amplifier, innover dans ce travail qui fait intervenir des acteurs divers et des secteurs multiples. C’est tout l’intérêt de ‘’Octobre rose’’ renouvelé chaque année» a-t-elle exhorté.
Pour le président de la ligue nationale congolaise pour le contrôle du cancer (Linac), M. Jean-Baptiste N’gafoula, cette campagne sert à ramener à la surface de la mémoire collective, le souvenir de cette catégorie de maladie non transmissible qui constitue un problème majeur de santé publique.
«Le meilleur traitement de certains cancers est la prévention, laquelle passe par le respect d’un certain nombre de règles d’hygiène de vie et de promotion de la santé», a-t-il fait savoir.
Il a fait constater que les médicaments anticancéreux sont excessivement chers et, dans cette condition, ne sont pas accessibles aux malades. Selon lui, cette triste réalité brise l’élan des familles et désespèrent les malades qui voient s’amenuiser leurs chances de survie. A son avis, cette campagne devrait être une nouvelle opportunité de prise de conscience collective sur cette pandémie.
La république du Congo est à sa deuxième édition de cette campagne, instaurée en 2005. Le ruban rose, a-t-on expliqué, est le symbole international utilisé par les personnes, les entreprises et toutes les organisations qui s’impliquent dans la sensibilisation sur le cancer du sein et de l’utérus. (ACI)
Audey Sounguika
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