BRAZZAVILLE, 26 MARS (ACI) – Le Sénat a échangé, le 25 mars à Brazzaville, avec le gouvernement sur les questions liées à la gestion du fonds dédié à la lutte contre la pandémie du coronavirus (Covid-19) au Congo et à l’existence d’un comité scientifique chargé de conseiller le gouvernement dans sa prise de décisions sur la pandémie.
Outre ces deux questions, le Sénat s’est interrogé sur la capacité de dépistage et de détection des cas suspects, la situation des quatre cas détectés, l’effectif des personnes mis en quarantaine, le niveau de leur prise en charge, le niveau de prise en charge médicale, la qualité des équipements des structures hospitalières et du personnel soignant, les structures réquisitionnées, ainsi que sur l’approvisionnement en médicaments nécessaires.
Intervenant à cette occasion, le Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Clément Mouamba, a fait savoir que le fonds débloqué pour la gestion de la crise, qui s’élève à 1,5 milliard de Fcfa n’est pas suffisant, et que le comité scientifique qui doit s’occuper de la question n’est pas encore mis en place.
Selon lui, ce fonds, qui ne correspond pas aux besoins réels, est une première mise. « Les évaluations que fait aujourd’hui le gouvernement par rapport à la connaissance de la pandémie, de toutes les conséquences et de tous les partenaires concernés pour mieux traiter la question qui se pose aujourd’hui, font constater que les besoins exprimés dépassent les 22 milliards de Fcfa », a-t-il souligné.
Le Congo sera amené à nouveau de trouver des ressources additionnelles pour renforcer ce fonds. A ce stade, 401 millions de Fcfa ont été affectés au ministère de la santé pour les nombreuses diligences, et il reste 1 milliard 99 millions qui vont être affectés dans les différents ministères concernés, a ajouté M. Mouamba.
De son côté, la ministre en charge de la santé et de la population, Mme Jacqueline Lydia Mikolo, a informé les sénateurs que plus de 200 personnes ont été testées et 4 cas ont été confirmés. Ce chiffre risque d’accroître en attendant les résultats des sept autres personnes qui ont développé les signes de la maladie avec un lien contact. Le pays pourrait bientôt enregistrer ses premiers cas avec des contaminations locales, a-t-elle ajouté.
Quant à la résilience du système de santé congolais, Mme Mikolo a indiqué que sur le plan de la surveillance épidémiologique et le suivi de contact, le pays a été efficace avec ses moyens et que tous les districts sanitaires ont été renforcés dans le cadre de la surveillance épidémiologique qui, dès cette semaine, touchera aussi les relais communautaires.
Par ailleurs, Mme Mikolo a notifié que pour des raisons d’efficacité, tout le monde doit s’impliquer désormais dans le repérage des cas à partir de la définition communautaire.
S’agissant de la capacité de détection, Mme Mikolo a fait savoir qu’en dépit de quelques difficultés liées aux intrants, le pays réalise en moyenne 50 tests par jour, et qu’en dehors du laboratoire national de santé publique de Brazzaville, le ministère étudie les possibilités d’utiliser le laboratoire de l’hôpital Edith Lucie Bongo d’Oyo et d’élever le niveau du plateau technique de l’hôpital de Pointe-Noire pour effectuer les mêmes tests. « A ce jour, le pays dispose de près de 1000 tests. A cela s’ajoute le don que le Congo va réceptionner pour augmenter ce nombre à 4000 », a-t-elle ajouté.
Quant à la centrale d’achat des médicaments qu’il faille préparer à stocker un certain nombre de molécules et d’intrants de la prise en charge des cas, la ministre a déclaré qu’il pourrait y avoir quelques problèmes d’approvisionnement, compte tenu des pénuries qui s’annoncent au niveau mondial et de la fermeture des frontières par les pays fabricants.
Au regard de cette situation, Mme Mikolo a dit que le Congo a commencé la fabrication locale de quelques intrants, notamment la solution hydro alcoolique et l’eau de javel.
En outre, ayant souhaité avoir des réponses sur les mesures d’accompagnement des structures commerciales dont les activités sont suspendues, le Sénat se demande s’il est prévu des compensations. Il a déploré la non observation de certaines mesures barrières, notamment dans les marchés, les transports en commun et les lieux publics, où la distanciation sociale requise n’est pas observée. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)