BRAZZAVILLE, 25 JUIL (ACI) – Le Congo a enregistré, depuis plus de trois ans, un déficit de 40% du personnel actif de santé en raison du départ massif à la retraite, a fait savoir, le 23 juillet à Brazzaville, la ministre de la santé et de la population, Mme Lydia Mikolo.
Cette situation est aggravée par le non-recrutement à la fonction publique des agents de santé, ce qui a occasionné un manque d’agents médicaux dans les départements du pays où il n’y avait aucun médecin, a-t-elle souligné lors de la séance de questions orales avec débat au Sénat, précisant que le dernier recrutement remonte à plus de cinq ans.
Selon elle, pour pallier cette situation, le ministère, dans le cadre de la dynamisation des districts sanitaires, a fait recours aux stagiaires bénévoles sur une base contractuelle et volontaire pour servir dans les formations sanitaires de l’intérieur du pays, en attendant l’intégration de ceux-ci à la fonction publique, en tenant compte des quotas alloués à la santé.

À ce jour, près de 500 agents de santé ont été déployés dans 66 formations sanitaires du pays. Leur prise en charge mensuelle, garantie par la ligne budgétaire de la revitalisation des districts sanitaires logée dans le budget d’investissement, n’était pas régulière à cause de la difficulté de mobiliser le budget d’investissement dans le contexte de négociation avec le programme avec le Fonds monétaire international (Fmi), a fait savoir Mme Mikolo.
Par ailleurs, elle a informé les sénateurs que cette année, cette prise en charge mensuelle est assurée par les ressources provenant du budget de transfert plus facile à mobiliser. C’est ainsi que les allocations des mois de janvier, février et mars 2020 ont été décaissées et payées. « C’est un effort du gouvernement pour rendre régulier le payement des allocations mensuelles chaque fois que les salaires des fonctionnaires sont payés », a-t-elle expliqué.
Quant au recrutement desdits bénévoles, le ministère a privilégié le reversement à la fonction publique de ce personnel contractualisé depuis 2017. Cette régularisation est en cours à la fonction publique, a dit Mme Mikolo.
A l’occasion de cette séance de questions orales, la présidente de la commission santé du Sénat, Mme Odette Massoussa née Kombila Matéo, a exhorté à ce qu’un recensement dudit personnel soit fait, la santé de la population étant tellement capitale.
De son côté, le président du Sénat, M. Pierre Ngolo, qui a décrié ce déficit, a souligné la nécessité de combler ce vide en personnel bénévole. « Il faut que des efforts énormes soient faits, car la santé renvoie à la société ou à toute la vie », a-t-il conclu. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)
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