BRAZZAVILLE, 02 DEC (ACI) – La direction générale du Centre hospitalier universitaire de Brazzaville (Chu-B) est en train de tout mettre en œuvre pour faire baisser le taux de mortalité et de morbidité qui s’élève actuellement à 9,4% en hausse par rapport aux normes internationales établies à 3%, lit-on dans un document publié récemment dans la capitale congolaise.
Selon ce document publié au cours d’une conférence organisée dans le cadre du lancement du plan des réformes initiées par l’équipe canadienne pour redresser cet hôpital en proie à des difficultés d’ordre financier, matériel et organisationnel, ce taux est imputé à la défaillance du système de l’offre des soins dans cette structure.
La mise en œuvre de ce nouveau plan de redressement, qui met «le patient au cœur de nos préoccupations», permettra de corriger ce manquement. Tout ceci est conditionné par la mise à la disposition du Chu-B des moyens conséquents par le gouvernement. A ce jour, deux tranches de subvention d’équilibre ont été décaissées au profit du Chu-B, ce qui a permis d’acheter des médicaments, des réactifs, des films et des petits équipements.
Une des tranches de 1 milliard 500 millions de Fcfa a été décaissée par le receveur sortant et a servi au payement de la dette des fournisseurs, qui se chiffre actuellement à plus de 9 milliards de Fcfa. L’Etat congolais devrait octroyer chaque année une subvention d’équilibre de 6 milliards de Fcfa au Chu-B, mais depuis quelques années, cet argent n’a plus été reversé en raison des tensions de trésorerie que connaît le pays.
Réagissant aux allégations de l’intersyndicale du Chu-B l’accusant d’avoir détourné la somme de 1 milliard 500 millions de Fcfa au profit de l’Unité de santé internationale (Usi) et l’avoir placée dans une banque canadienne, le directeur général du Chu-B, Me Sylvain Villiard, a reconnu que «cette année 2019, la somme de 1 milliard 913 mille 600 Fcfa» a été décaissée et virée dans une banque canadienne conformément au contrat, et que la moitié de cette somme a servi à payer l’équipe canadienne sélectionnée. Le reste de l’argent a été renvoyé au Congo et a permis d’acheter les médicaments».
S’agissant du contrat de l’achat de quatre véhicules au profit du Chu-B, que les syndicats réclament, Me Villiard a précisé que deux véhicules ont été achetés pour le compte de l’équipe de l’Usi et l’argent devant servir à l’achat des deux autres véhicules a été consacré à l’achat des médicaments, étant donné que l’hôpital en a tant besoin pour améliorer l’offre des soins et mettre en application les réformes.
Paraphrasant le général De Gaulle, qui disait «La réforme oui, mais non à la pagaille», Me Villiard a stigmatisé le comportement des syndicalistes du Chu-B, qui menacent les directeurs en poste dans cet hôpital. «Je suis le quatrième directeur qui est menacé, après M. Bernard Ovoulaka, Mme Marie Gisèle Ambiero et Jérémie Mouyokani», a-t-il rappelé.
Depuis plus de huit mois, la nouvelle équipe dirigeante s’attèle à mettre en application des réformes qui ont démarré avec l’abolition des frais de commissions, des primes, le gel de formation, la sécurisation des recettes, la mise en place d’un guide d’embauche, la priorisation du plan médical, etc.
La problématique de la gestion du Chu-B, hôpital public, pose de sérieux problèmes à l’Etat congolais qui a procédé depuis quelques années à des audits pour déceler les différentes failles et procéder à des corrections. Au terme de ce travail, des recommandations ont été formulées pour améliorer la gouvernance de cet hôpital. L’arrivée de l’équipe canadienne s’inscrit dans le cadre de ces recommandations pour appuyer et renforcer la gouvernance du Chu-B.
En 2018, le Congo a signé un accord avec l’Usi du Canada pour appuyer la gouvernance du Chu-B pour un mandat de trois ans. (ACI)
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