BRAZZAVILLE, 10 FEV (ACI) – Le directeur général du Centre hospitalier universitaire de Brazzaville (Chu-B), Me Sylvain Villiard, a exprimé récemment à Brazzaville, son optimisme quant à la réussite des réformes engagées pour le redressement de cet hôpital appelé à assurer des soins tertiaires au Congo.
Réagissant aux questions posées par les députés de la commission santé, affaires sociales, genre et famille de l’Assemblée nationale, qui ont effectué une visite de travail au Chu-B, le 7 février dernier, sous la direction du président de cette commission, M. Alain Pascal Leyinda, M. Villiard a dit sa satisfaction pour ses prestations dans ce plus grand hôpital du Congo.
«Quand je suis arrivé, j’étais découragé par ce que j’avais vu. J’ai appliqué une méthode systémique et priorisée qui met l’accent sur les soins», a-t-il souligné, ajoutant qu’il a consacré la première année de son mandat à l’état des lieux et à la mise en place des mécanismes de travail.
La deuxième année de son mandat sera consacrée à l’enseignement, a-t-il précisé. Il a fait savoir que le Chu-B a un corps médical bien formé et a souhaité que ceux qui sont formés reviennent pour offrir des soins de qualité aux Congolais. «Il faut que le Congo arrive à former sur place au moins 500 médecins et des paramédicaux, toutes filières confondues», a-t-il souhaité.
Dans le cadre de sa vision à long terme, il dit que la troisième année sera consacrée à la recherche biomédicale. Il a regretté le fait que les médecins congolais font peu de recherches et de publications, alors qu’ils traitent beaucoup de pathologies au Chu-B. A ce propos, a-t-il indiqué, les pourparlers sont en cours avec l’Université Marien Ngouabi (Umng) pour régler cette question. Le Chu-B emploie 242 médecins et plus de 800 paramédicaux, a-t-il rappelé.
Dans le cadre de l’offre des soins, un plan médical priorisé a été élaboré, ciblant les secteurs ou les services pour une meilleure adaptation des soins aux matériels devant fonctionner pour offrir des services adéquats. Un travail se fait également dans le cadre de la mise en place de l’index patient, un système d’information clinique et des archives pour le Congo, en vue d’une action concertée entre le Chu-B et les autres structures sanitaires.
Les autres réalisations à long terme seront menées dans le cadre du prêt de la Banque de développement des Etat de l’Afrique centrale (Bdeac) d’un montant de 12 milliards de FCFA, dont le Chu-B attend la signature du mémorandum d’entente. Ce prêt permettrait d’entamer les grandes immobilisations, notamment la réfection des bâtiments, l’achat des grands équipements médicaux-techniques, etc. D’ici le mois de mars, des appels d’offres seront lancés pour la question de l’eau, qui mine cet hôpital depuis 2005, et la réhabilitation des services des urgences que d’aucuns assimilent à des lieux de calvaire.
Interrogé sur la politique qu’il compte mener pour ramener les médecins au Chu-B, alors qu’ils abandonnent les malades au profit de leurs cliniques où ils passent le plus de leur temps, Me Villiard a précisé qu’il a mis en place la politique de la rémunération incitative et a autorisé la consultation libérale aux heures des après-midi. De même, il a dit avoir instruit chaque chef de service (35 au total) à produire une revue morbi-mortalité pour regarder la question de la mortalité (plus de 9%) dans cet hôpital.
Répondant à une question des députés sur les sanctions au Chu-B, où une cinquantaine d’agents a été radiée pour abandon de poste, il a affirmé que c’est un dossier qu’il a trouvé sur sa table et qui date depuis longtemps. «Cela est le résultat des audits réalisés dans cet hôpital», a-t-il dit. Par contre, plus de 140 personnes, usant de faux et usage de faux, ont été rappelés à l’ordre, cela dans le cadre de l’application desdits audits.
Me Villiard a dit avoir sanctionné dans le cadre de l’application de l’approche proactive et a promis de passer à l’approche coercitive pour ceux qui ne respecteront pas la réglementation en vigueur. «Les règles seront appliquées à tous sans exception», a-t-il averti, mettant en garde ceux qui ne veulent pas travailler.
S’agissant de la question du service de la cuisine du Chu-B, qui n’alimente plus les malades depuis plusieurs années en raison de sa fermeture, il a dit qu’il procédera à sa réouverture au deuxième semestre de cette année. (ACI/Alexandrine Mbemba)
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